J'aurais pu vous parler des élèves infernaux qui m'ont cassé la tête allègrement et sans vergogne ce matin. J'aurais pu vous dire que j'ai réaménagé mon balcon et que la mère de mon élève de cours particuliers m'a donné un jasmin étoilé à l'odeur délicieuse. J'aurais pu vous dire qu'il y a eu quelques menus travaux d'électricité chez moi, et que j'ai maintenant deux plafonniers et une suspension. J'aurais pu parler de ma commande Petit bateau et de ma nouvelle photocopieuse wi fi. J'aurais pu -encore- vous parler des angoisses que me procure l'attente des résultats des mutations.
J'aurais pu.
Mais j'ai préféré dormir tout mon saoul jusqu'à ce que Clochette saute et glisse sur les coussins du canapé. Canapé sur lequel je trônais en position foetale, cela s'entend.
Et maintenant je vais gentiment me préparer pour rejoindre Laura au Louvre, afin de lui remettre son cadeau pour la 100.000ème visite sur mon blog.
Demain, je ferai mieux comme entrée, promis. Bonne soirée à tous, si je ne repasse pas en rentrant...
Je voulais juste passer vous faire un coucou, et puis paf ! le chien je m'aperçois que sur la page d'accueil de canalblog, je suis là, enfin ! C'est la première fois. Bon, ce n'est pas avec le titre de mon blog mais tant pis...
Sinon, j'ai eu deux conseils de classe ce soir. Je suis ressortie dépitée, évidemment. Et puis Droopy, le principal, est vraiment naze.
Les schtroumpfs sont infernaux en ce moment : j'ai failli y laisser ma voix en trois heures de cours... Je vous dirai demain quelles aberrations j'ai entendu en cours...
A part ça, j'angoisse vraiment pour les mut', sachant que j'ai des échos divers et variés à ce sujet.
La douce brise qui enveloppe. Le cyclone qui arrache tout sur son passage. Le zéphyr qui caresse. Le mistral qui emmêle les cheveux et fouette le visage. Les alizés réguliers. La bise glaciale. La bourrasque rapide et soudaine. Le sirocco si chaud.
Mais le pire, tout marin le sait bien, c'est quand rien ne souffle. Quand aucun soupir ne vient flirter avec les voiles, et que le capitaine patiente, patiente, patiente. En vain.
Aujourd'hui, j'ai dû aller dans mon RAD (établissement de rattachement administratif) pour signer mes préférences de TZR au cas où je repiquerai pour une cinquième année... C'est le Proviseur qui m'a "accueillie" (dans une immonde robe fleurie des années 80...) par un grâcieux : "Oui, c'est pour quoi ?" Sur son visage, je lisais plutôt : "Qu'est-ce qu'elle veut, celle-là, encore ?" Certes, des parents venaient de quitter son bureau et cela semblait avoir été pénible pour elle, mais bon.
J'explique la raison de ma venue. Nous basculons dans un secrétariat : "Ginette, vous pouvez vous occuper de madame... madame... Supertzr ? Elle doit signer... je ne sais quoi !"
Tant de considération m'émeut toujours.
Sinon, j'ai appris que la moyenne avant d'avoir un poste fixe quand on est TZR est d'environ huit ans. Ça fait peur. Et si je décroche le pompon, cela relèvera du miracle, vraiment.
Autrement, au milieu du brouhaha ambiant de ma halte-garderie au collège, certains élèves ont des questions simples mais efficaces : sur le récit des origines du mal version biblique, ça se bouscule. Exemple : "Mais madame, ça veut dire qu'Adam et Eve ils ont des enfants... qui ont eu des enfants... et tout ça jusqu'à moi ?!", m'a interrogée le petit Kimimi qui est... noir.
J'adore qu'un adolescent de douze ans relève ce genre d'absurdité. :-)
Consigne 65 : insérer cet incipit quelque part -> "Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté
d'avoir accepté ce voyage." (La fascination du pire, de
Florian Zeller).
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. J’aurais dû dire non à ce
énième trajet, mais le capitaine 47 était cloué au lit. J’étais le seul pilote
disponible. J’en ai pourtant plein les pattes, et le décalage horaire me tue.
Je n’ai même pas eu le temps de me remettre de l’aller-retour en Argentine.
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Encore une énième conférence
sur l’œuvre de Proust à donner. Mais qu’est-ce qui m’a pris de me spécialiser
sur un auteur aussi célèbre et couru ? J’aurais dû en choisir un quasi
inconnu du grand public. Mais bon, Marcel et moi, ça date d’il y a si
longtemps… Je me souviens de cette première lecture Du côté de chez Swann, difficile et inaccessible, tant et si bien
que je me devais de recommencer par plusieurs fois les phrases aux tournures
alambiquées, aux sujets rejetés, aux propositions emboitées – et la merveille,
la révélation à mon cerveau lorsque ce puzzle devenait une image nette et
splendide, un tableau de maître auquel j’avais enfin accès, comme un pirate
découvrant par miracle la malle aux trésors ardemment cherchée pendant des
années !
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai r’gretté d'avoir accepté ce voyage. Bobonne qui réclamait un
cadeau pour nos trente ans de mariage, et patati et patata. On verra le
carnaval, blabla. Ouais, ben moi, tout ce qui m’intéresse dans c’t’histoire,
c’est de voir des minettes rouler des hanches gratos devant moi, avec leurs
gros lolos qui s’agitent, sans que mémère vienne râler !
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Je n’avais pas envie de laisser
les enfants à mes beaux-parents, ces gens sans goût et sans tendresse, qui nous
avaient reproché tant de fois « d’avoir fait des mômes en toute
indécence », puisque nous n’étions pas mariés. Le reproche changera
dorénavant, puisqu’on nous parlera d’avoir tant tardé, d’avoir jeté l’opprobre
sur la famille, tout ça. Mais au moins, nous sommes unis officiellement
maintenant. Je me moquais de ce que nos familles pouvaient penser. Mais
protéger les enfants, c’est tout ce qui m’importe. Et voilà qui est fait.
Sébastien voulait absolument que nous partions loin pour notre voyage de noces,
et seuls pour que l’on se retrouve vraiment, a-t-il dit. Moi, je me retrouve
quand ma tribu est là : mon amour, ma petite princesse et mon petit homme
… Un voyage en France m’aurait suffi, et les enfants, ce sont mes rayons de
soleil. Pas besoin de partir de l’autre côté de l’Atlantique pour être
heureuse.
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Je n’ai plus l’âge de faire
des orgies, je crois. Le nouveau petit steward était pourtant à croquer, et je
ne regrette pas cette nuit passée à le dévorer. Je pense qu’il a été surpris de
découvrir que le mythe de l’hôtesse de l’air n’est pas mort… Si je le retrouve
sur un prochain vol, je lui ferai danser la capoiera à deux sous les
draps ! Oh punaise, ma tête… Mes amis aspirine et fond de teint vont
encore me sauver. Allez, je vais appeler un taxi pour ne pas être en retard
cette fois-ci.
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Mon psy m’avait dit :
« Prouvez-vous que vous êtes acteur de votre vie ! » Le seul
truc que j’ai trouvé à faire, puisque je passais des heures sur le net, ça a
été de surfer sur des sites de voyages de dernière minute. Une offre irrésistible,
hors saison, au soleil, avec l’excuse culturelle du carnaval. J’ai été un bon
danseur, autrefois. Enfin, surtout avec Michèle. Bien avant qu’elle ne me
quitte. Je me suis dit qu’aller là-bas, en terre de la samba, me redonnerait
peut-être l’envie de danser, et que je pourrais reconquérir Michèle…
Au moment où le
téléphone a sonné, j’ai regretté d’avoir accepté ce poste de dirigeant d’une
compagnie aérienne…
Je suis allée à la pêche aux infos auprès d'un collègue syndiqué ce matin. Alors, si je résume, il y a un bémol : cette année, avec ce nouveau système de mutation, l'EN cherche à dézinguer les syndicats et les commissions paritaires. Du coup, pour parvenir à leurs fins, le rectorat annonce un projet de mutation avant la mise à plat des commissions de syndicats... Ce qui signifie qu'il pourrait y avoir des changements de dernière minute. Dans mon académie et ma matière, c'est évidemment en fin de semaine, logiquement vendredi tard : lundi 22... Je ne pourrai donc respirer que vendredi soir, voire samedi. Le pire, c'est que je ne connais personne dans les syndicats qui pourrait me rassurer plus tôt. Même ce soir à minuit, je ne pourrai me réjouir. Et pour tout dire, j'ai bien du mal à ne plus vouloir y croire...
Oh my god, oh my god, oh my god ! Comment vous expliquer simplement et rapidement ce que je viens de comprendre, d'apprendre sur mes mutations ? Il y a eu des changements cette année sur le système des mut', et une nouvelle phase est apparue. J'ai crû que cette phase était un simple rappel de mes voeux... En fait, cette phase de "projet de mutation" est la mutation elle-même... qui a environ 90% de chance d'être confirmée demain... Et ce qui est indiqué sur Iprof comme projet... c'est mon premier voeu. Le lycée top qui est à moins de 2km de chez moi ! Vous croyez cela possible ? Oh my god ! Oh my god ! Oh my god !
Armée de juteuses cerises, de framboises délicates, d'un fuschia à peine ouvert et de livres, je reviens d'une balade en ville.
J'ai résisté à l'appel des ballons et des fusils à plomb (mais y parviendrai-je demain encore ?). Les gens semblaient de bonne humeur, même si beaucoup d'enfants hurlaient leur enthousiasme -ou leur désespoir de quitter le manège...
J'ai le cadeau de Laura, aussi. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, elle a été la 100.000ème à passer sur mon blog. Alors elle a gagné un petit quelque chose... Et Valérie aura un lot de consolation, quand elle le voudra.
Sinon, mes crampes d'estomac ne me lâchent guère depuis jeudi soir (comment cela, ça coïncide avec les mutations ? Mais pas du tout, pas du tout !). Tant pis, je verrai quand même Micahuète ce soir dans sa campagne, sauf si je me tords de douleur.
Je vais flemmarder sur le balcon, là, en attendant que mon estomac se calme...