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Prof et plus si affinités

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Prof et plus si affinités
15 mars 2011

Titilloter : faire patienter un candidat de concours en décalant la date des résultats.

Edit du mercredi 16 mars, 18h : Oui oui oui, je suis admissiiiiiiiiible !

Ce soir ou demain, je serai fixée. Les résultats de l'interne seront tombés. Il y a encore une commission d'harmonisation cet après-midi, puis tout sera mis en ligne. Les admissibles verront d'ailleurs leur nom de suite, par académie. Sinon, les autres taperont leur numéro candidat et leur date de naissance pour connaitre le détail de leurs notes et comprendre pourquoi ils ne sont pas dans la jolie liste.

Je ne saurais vous dire exactement ce que je ressens. Je sais simplement qu'il y aura un avant et un après résultats. Je suis à la fois sereine car fataliste (tout est joué depuis fin janvier, à quoi bon paniquer ?) et inquiète, forcément. Il serait mensonger et pédant de dire que cela ne m'atteint pas, que je suis au-dessus de ces considérations. Je pense à tous ceux qui m'ont entourée et m'entourent encore, à leur réaction, et puis aux collègues qui se réjouiront de savoir que je suis admissible -ou justement le contraire...

Le programme de l'an prochain est paru très tôt : on le connait depuis quelques jours. Je vous en reparlerai plus tard. La question se posera, évidemment, de savoir si j'embraye une seconde année à ce rythme en cas d'échec à l'écrit.

Pour savoir les résultats, il faudra que vous actualisiez cette page du blog : c'est ma 2000ème entrée, et je trouve ce hasard joli. J'annoncerai donc la grande nouvelle (dans tous les cas, elle est grande) en éditant le blog, pas en créant une nouvelle entrée.

orlando_furioso

A part ça, hier soir, nous sommes allées voir un opéra : j'avais décidé d'y inviter Flûtine pour son anniversaire, et les places me narguaient depuis un mois et demi. Il s'agissait d'Orlando furioso de Vivaldi, avec Philippe Jaroussky et Marie-Nicole Lemieux -entre autres. Cette dernière, malade, et dans l'incapacité de chanter, a seulement joué son rôle et a été doublée par une jeune cantatrice qui l'a remplacée au pied levé dans la journée même : grandiose de maitrise et de classe. Elle avait pris un avion de Zurich à 13h hier pour chanter à... 19h30.
C'était mon premier opéra "classique", sur le plan de la mise en scène. Outre quelques kistcheries propres au baroque, j'ai été totalement charmée par l'ensemble musical (dirigé de façon splendide par Spinosi) et par les voix des uns et des autres. Jaroussky, dont le seul nom fait vendre, ne voguait pas au-dessus des autres chanteurs. Des femmes jouaient des rôles d'hommes, et l'histoire était assez complexe (en trois actes, trois heures, deux entractes), mais la mise en scène qui oscillait entre gothique et carnaval de Venise permettait de se concentrer sur d'autres éléments que l'intrigue ou les personnages.
Nous avions apporté des jumelles, ce qui nous a permis de bien observer les détails du décor, et surtout les visages des chanteurs.

Et surtout, surtout, cela m'a permis de me changer les idées.

A ce soir ou demain, donc...

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10 mars 2011

Gadaréfier : relativiser une mauvaise nouvelle.

Alors, suite aux dernières nouvelles un peu grises que je vous ai données hier soir, je venais rassurer un peu les troupes. Les 18 heures supprimées ne représentent pas un poste. Du moins, pas une perte physique réelle, en fait. J'ai du mal à comprendre ce genre de subtilités, mais quoi qu'il en soit, mon poste ne sauterait pas (notez l'utilisation du conditionnel : je reste sur mes gardes). Il s'agirait du reliquat d'heures de Tinette (partie à la retraite), utilisé pour notre stagiaire cette année.

J'ai lu cela par mail à 6h30 ce matin.

violences_faites_aux_femmes

Depuis, j'ai fait cours avec toute l'énergie possible, décoré ma salle avec des panneaux sur Zola effectués par les élèves (mais aussi avec des posters contre les violences faites aux femmes), géré une notation erronnée d'une collègue, et retrouvé, enfin, Flûtine à la maison.

Demain, cours, conseil de classe, travail avec Tinette sur l'agreg, théâtre avec les copines du G4 (sortie scolaire, ne rêvons pas trop).

Samedi, fac all day long.

Allez, je poursuis mon travail pour le lycée.

9 mars 2011

Gadalouzer : prendre conscience d'une mauvaise nouvelle avec du retard.

Avant de ranger un peu l'appartement en vue de l'arrivée de Flûtine demain, je passe ici, sans trop savoir comment présenter mon état actuel.

Je reviens de la fac, là, après trois heures de grammaire sur Rimbaud. J'ai eu cinq heures de cours ce matin, comme chaque mercredi depuis septembre. J'ai entamé le visionnage d'un film en ECJS : La Journée de la jupe. Ce qui me fait frissonner ou me raidit, fait rire franchement certains élèves.
En deux jours de cours, j'ai confisqué trois portables.
Lundi, lors du conseil de "ma" classe de seconde, nous avons distribué sur 30 élèves : 23 avertissements (conduite, absence, travail cumulés); 20 suggestions de réorientation ou redoublement; 4 encouragements seulement. En français, on débute à 2,3 de moyenne.
La classe cumule pour ce trimestre 413 demies journées d'absence. Même après cette douche froide, les élèves restent égaux à eux mêmes. J'en ai même renvoyé un ce matin, ce qui est rare pour moi. Je ne le supportais plus.

D'un autre côté, je suis à cran, bien plus que je ne le crois sans doute : lundi, avant mon conseil, j'ai appris qu'un poste  de 18 heures allait être supprimé en lettres à la rentrée prochaine. Comme je suis la dernière arrivée, je suis la première concernée. Le lendemain matin, je suis venue à la réunion sur la DHG (à 8h alors que je commençais à 11h). Avec le sourire, mais de façon inattendue pour le proviseur, j'ai demandé si j'avais la tête sur le billot. Sa réponse n'a pas été du tout claire.
Si l'on me forçait à quitter Lycéedésiré, ce serait une catastrophe pour moi. J'y ai des amis, je m'y sens bien, il est proche de chez moi, et ce n'est pas un collège. Dans le doute complet (on souffle le chaud et le froid d'un collègue à l'autre), je commence à être tendue.

grain_caf_

Et puis les résultats de l'agreg sont dans une semaine pile, alors cela n'arrange rien, forcément. Je constate juste que les agrégatifs se réduisent à une peau de chagrin, et qu'ils sont tous aussi broyés que moi -comme des grains de café.

Du coup, cette nuit, j'ai rêvé (cauchemardé ?) de mon proviseur. Je me sens épuisée : j'ai dormi assise cet après-midi. Je ne parviens à finir ce maudit Chant général de Neruda. Ni à entamer une autre lecture d'agreg.

Bref, j'ai un petit coup au moral, même si je me sens encore solide -pour l'instant.

5 mars 2011

Luminifier : se sentir pertinent(e), intelligent(e) devant des spécialistes.

Cercle_rouge_1970_1

Je viens de rentrer d'une journée de colloque sur Melville et Le Cercle rouge. Je craignais de m'y ennuyer ou de ne rien comprendre, mais tout le contraire s'est passé. Ouf. Grand OUF car je peux très bien tomber en leçon dessus à l'oral (ben oui, je fais comme si je pouvais y aller, à l'oral).

Je l'avais regardé une deuxième fois hier soir, après les cours, pour l'avoir en tête. Et je ne suis pas mécontente de moi : j'avais vu pas mal de choses alors que je n'ai jamais suivi de cours de cinéma. Je commence même à beaucoup apprécier ce film, soit dit en passant.

Et puis le cadre du colloque était magnifique.

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Je pense quand même que la fatigue ne va pas tarder à se manifester, car j'ai écouté une dizaine d'intervenants, entre 9h30 et 17h30. Ensuite, je suis allée faire quelques courses au Monop (j'aime bien les promos "un acheté, un offert" qui me donnent l'illusion de ne pas trop me faire avoir par le système) pour me ravitailler et me faire un bon repas réconfortant ce soir. J'irai peut-être même jusqu'à m'offrir une bière, en regardant la saison 4 d'Ally Mc Beal. C'est trop la fête.

Demain, mon programme, c'est : bosser, bosser, bosser et bosser. Mes cours de la semaine, les lectures d'agreg, corriger les copies, remplir les bulletins, préparer mon conseil de lundi en tant que PP. A part ça, non non, je ne ressens pas de fatigue.
Je me suis juste trouvée un peu palotte  au retour, mais je mets cela sur le compte du trajet en scooter.

Je dois être rigolote à voir, avec des moufles de ski, pour conduire.

2 mars 2011

Faire une pouillie : avoir l'air de raler. Seulement l'air. Pas le refrain.

C'est sûr, j'ai repris.

Hier, quatorze candidats aux oraux blancs. Idem demain, et neuf vendredi.

Ce matin, sortie théâtre avec mes deux classes de seconde. Cet aprèm, fac : Charles d'Orléans (que je n'ai toujours pas lu, tout va bien) et Racine.

Ce soir, rangement succinct de la cuisine, avec préparation au passage d'un clafoutis aux pommes ultra light : 20g de maïzena, agave, édulcorant, oeufs, lait de soja, pommes rapées, cannelle, pavot.

Ces douceurs diététiques me feront du bien : je ne suis pas dans la tristesse ni exactement dans le manque de Flûtine. C'est plus compliqué que cela. Elle est tout le temps là, présente à mon esprit, me faisant sourire, enrubannant ma vie de légèreté et de tendresse, mais justement, elle n'est pas là.

Quand je suis rentrée lundi soir, le voyage en train aurait dû être plein d'elle, de ses yeux sur le quai, de sa voix murmurant et riant, de son petit mot glissé dans mon sac. Mais j'ai vécu un trajet bruyant et odorant : ma voisine du fauteuil d'en face a parlé fort et répondu au téléphone qui ne cessait de sonner; une autre sur la droite écoutait tellement fort de la musique zouk que j'avais l'impression d'être la tête dans le synthé; mon voisin de gauche s'était encapuchonné pour dormir et sentait le Mc Do à plein nez. Et puis la dame au téléphone a décidé, en fin de parcours (le TGV avait d'ailleurs 20mn de retard), de se parfumer de déodorant. Oui, se parfumer de déodorant, il n'y a pas d'erreur. J'ai eu peur que cela ne me déclenche une migraine : c'était insupportable. Je me suis réfugiée tout d'abord dans mon col, puis derrière ma main, et enfin hors du wagon. Elle a vu, je crois, ma réaction. Peu importe.
Allez lire du Neruda dans tout ce brouhaha, et pensez à l'amour dans ces conditions.

casque_audio

Je suis de plus en plus effarée par le niveau sonore que supportent ces gens qui pensent que plus leur casque audio est gros, plus ils sont mélomanes. Impression qu'ils deviennent sourds. Ou qu'ils se font volontairement du mal.
Idem pour mes élèves, qui, même s'ils sont avec des copains, gardent au moins un écouteur sur deux enfoncé dans l'oreille. Non seulement ils signifient d'une certaine façon qu'ils ne sont pas vraiment là, avec les autres, mais ils ont par ailleurs deux sources sonores. Comment s'y retrouver ? Comment apprécier la musique ou les discussions ? Je parais peut-être être une vieille schnock, mais je ne supporterais pas cela de mes amis.

Ah et puis pour parler musique, je voulais juste dire que Zaz, qui a remporté la victoire de la musique de la chanson de l'année, me saoule. Je n'accroche pas du tout. Mais on s'en fiche, après tout.

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27 février 2011

Procrastougner : procrastiner, en pire.

Oui, oui, je sais : quand je suis chez Flûtine, je déserte quelque peu le blog... Je cherche ici du réconfort, avant de reprendre sur les chapeaux de roue dès mardi 8h : semaine d'oraux blancs + une sortie théâtre avec mes secondes + la fac + une journée sur Melville (au programme de l'agreg,  je le rappelle).

Nous nous promenons, nous marchons, nous cuisinons, nous sourions, et tutti quanti. Je reviendrai, promis, de façon plus active la semaine qui vient. J'espère simplement que ce court séjour m'aura permis de respirer un peu, et de m'alléger face à la masse de travail prévue jusqu'aux résultats de l'agreg... et après pour l'oral ?

Retour demain soir tard, histoire de profiter au mieux des délices flûtesques.

A très vite, fidèles lecteurs !

 

PS : je prends bien en compte les résultats du petit sondage. Je changerai donc selon les envies l'image de fond, et je suis ravie que cela vous plaise autant qu'à moi.

23 février 2011

Matètehéto : Loc. orig. inca. Malédiction portant sur le crâne. Dériv. : migraine.

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Mon programme du mercredi, après deux -voire trois journées- la tête dans un étau migraineux, était le suivant :

1) puisque le noirot doit poursuivre son traitement pendant encore un mois (le vétérinaire me l'a confirmé hier), j'ai prévu de racheter des mousses Gourmet pour les huit pattes qui se baladent dans l'appartement. Impossible de rester en rade alors que je serai chez Flûtine et que ma mère va s'occuper des chats en mon absence. Donc, il fallait aller chez Karouf.

2) préparer ma valise, justement, en vue de mon départ.

3) lire Neruda, encore et encore. Le principe de l'oeuvre est le suivant: raconter l'histoire du Chili depuis le XVème siècle, retracée poétiquement dans une grande fresque.

4) aller à la fac, au cours sur Charles d'Orléans avec des colles.

Pour concilier tout cela, je m'étais dit qu'éventuellement je me ferais plaisir en mangeant quelque part dehors, rapidement.

Bilan à 15h :

1) Karouf, c'est fait. Tout le bazar pour les chats est acheté, ainsi que du terreau et des graines à planter pour le printemps et l'été (c'est le point positif de ma folle journée).

2) ma valise est en partie prête. Reste le sac avec ordinateur, copies, livres, et tout le toutim à faire.

3) Neruda est lu à petites doses. Je suis arrivée au début du XVIIIème siècle. Wouèh !

4) J'ai déjeuné sur le pouce et dans le bruit avec des enfants dépassant le mur du son autour de moi. Ensuite, direction la fac, que je trouve étrangement vide. Et pour cause : il n'y a pas de cours cette semaine. J'ai mal lu mon planning d'agreg, et je me suis déplacée pour rien. J'ai donc prévu toute ma journée en fonction de ce non-événement.

Alors j'ai voulu, en rentrant, me faire plaisir et m'occuper de moi : direction body minute pour parfaire mes sourcils. Je trouve une place facilement, bon point. Je marche vers l'enseigne, et je vois deux esthéticiennes en train de papoter sur le pas de la porte. L'une d'elles me lance un : "C'est pour une épilation ?" J'ai failli répondre quelque chose de totalement décalé du type "Non, c'est pour acheter une planche de surf" mais je suis restée aimable et j'ai simplement acquiescé, en haussant les dits sourcils irréguliers pour signifier que je ne voyais pas pour quelle autre raison je serais ici. (Imaginez si j'étais là pour une épilation beaucoup plus intime, à devoir afficher comme ça en pleine rue... J'ai trouvé cette façon de faire assez verte, finalement.)
Elle me rétorque tout de suite, l'air débordé : "Aujourd'hui, ça va pas être possible ! Il faudrait repasser dans une grooooooooooooosse demie heure parce que..." Je vous épargne le longue explication concernant leur collègue absente, blabla, elles ne sont que deux, impossible, et les grooooooos yeux de la jeune femme qui roulent.
Gentiment, et assez lasse, je lui dis que ce n'est pas grave, ce n'est pas ma journée, ça arrive. Et que non, je ne vais pas tourner trente minutes dans le quartier en attendant potentiellement de me faire arracher trois poils. Je suis repartie, en me prenant un shampooing réconfortant Petit Marseillais au Monop pour mes cheveux tout aussi fatigués que moi, apparemment.

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C'est par où, la cure de sommeil, siouplè ?

21 février 2011

Paligoussir : avoir mal partout à force d'avoir bricolé et rangé.

Si le salon est à l'image de mon esprit, un peu pêle-mêle, en désordre, et chargé, ma chambre, quant à elle, respire maintenant la sérénité. En effet, depuis mes premiers achats chez mon amikea, jusqu'aux derniers, datant de ce matin même, je me suis occupée de réaménager ma chambre : armoire fringante, nouvelles lampes, dessus de lit clair et léger, allègement de la pièce, rangements.

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Je souris bêtement en me couchant, et au réveil itou. En fait, je suis contente parce que je suis passée à un ensemble bien plus clair, plus lumineux et loin d'une ambiance estudiantine -j'ai passé l'âge, quand même.
Mon dimanche a donc été consacré à cela, une bonne partie de mon lundi aussi. Comment ça, j'ai autre chose à faire ? Ouiiiiii, c'est vraiiii. Pourtant cela ne m'a pas empêchée d'entamer Neruda (tout aussi obscur par instants qu'Akhmatova, mais la démarche littéraire se comprend un peu mieux, peut-être... quoique...).
D'un autre côté, j'ai mal à la tête depuis cet après-midi (trop de bricolage ?). Alors je fais c' qu' j' peux, ma bonne dame.

Demain, lecture encore, et passage chez le vétérinaire pour vérifier la cicatrisation des gencives du noirot. Ceci dit, je vois bien qu'il est très en forme : il joue, fait des bêtises, mange avec appétit. Il dort même dans le tiroir d'un meuble en instance de voyage vers une brocante, et il y place son jouet préféré, la nuit.

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Il y aura aussi au programme deux tonnes de repassage environ. Et mes préparatifs pour rejoindre Flûtine en train jeudi. Ce n'était pas prévu, et j'adore ça.

Sinon, hier soir, j'ai hésité entre deux films pour me détendre : Cabaret de Bob Fosse, et Match point de Woody Allen. Au dernier moment, j'ai opté pour Allen. Je m'attendais à quelque chose de drôle, de faussement léger. Et j'ai trouvé le film lent, sombre, presque plombant. C'est normal, docteur ?

PS : mes envies de clarté touchent aussi à mon blog, dont j'aimerais changer les couleurs. Je ne sais que faire, en revanche, comme géniales associations...

19 février 2011

Puissousie : n.m. Etat de rebond psychologique après une période d'indécision.

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J'ai traversé non pas le Léthé comme Anna Akhmatova, mais quelques jours cahin caha, et cela semble mieux aller aujourd'hui.  Je gère un peu plus la pression qui m'écrabouillait le plexus. Je tâche de revenir à l'essentiel, sans me polluer l'esprit par des pensées annexes. Et puis j'affronte ce que je dois gérer pour un éventuel oral.
J'ai d'ailleurs fini ma première lecture (ci-dessus mentionnée), à la fois perplexe à cause d'une certaine obscurité des poèmes de la dame russe, et de la beauté simple qui s'en dégage.
J'hésite maintenant entre Chant général de Neruda et l'oeuvre poétique complète (ben oui, pourquoi se contenter d'un ou deux recueils, se disent les hautes instances qui décident du programme de l'égrégation) d'Aimé Césaire. Il restera encore Nazim Hikmet, mais je le garde pour la fin, je crois. Et Charles d'Orléans...
Les explications de littérature comparée ce matin (nous étions quatorze...) étaient extrêmement denses, et donc riches. Je n'ai pas regretté d'y être allée. Le prof a même dû prolonger de trente minutes son cours de... trois heures.

Sinon, j'opère des changements dans l'appartement, comme prévu. Cela me fait du bien d'envisager d'y vivre mieux, plus à l'aise, moins étouffée. En aménageant la cuisine, j'ai d'ailleurs découvert que le tuyau d'évacuation d'eau du lave-vaisselle était coupé en deux. J'ai évité l'inondation de la cuisine de justesse.Tout a été réparé aujourd'hui. 
Avec Micahuète, nous avons aussi dévalisé mon amikea jeudi soir.
Demain, grand ramdam de prévu encore chez moi. Mais chut, c'est une surprise !

Je pense aussi pas mal au tir à l'arc, laissé de côté -encore une fois- à cause de ce rythme de dingue et de ma fatigue. Envie de reprendre à l'occasion, mais j'ai quasi honte à l'idée de débarquer comme ça, après des semaines d'absence.

Envie de musique, aussi : Agnes Obél, Juliette, Marianne Faithfull (leurs derniers albums), Mozart... J'ai réentendu, par hasard sur Inter, "Une petite musique de nuit", et tout m'est revenu en mémoire : une madeleine musicale, quoi. Mon père m'avait offert un CD, en voyant que je m'intéressais à la musique classique. C'était Mozart. Je l'ai écouté en boucle pendant des années, sur une cassette audio. Et là, sur Inter, je m'étonnai de connaître le morceau par coeur...

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Et puis j'ai décidé, et cela n'a rien à voir, de préparer des muffins carottes-coco sans graisse. D'un coup d'un seul. Pour la beauté du geste. La recette m'appelle, d'ailleurs.

Impression d'avoir mille vies, ou d'en gérer plusieurs à la fois.

15 février 2011

J'ai l'âme slave

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Je lis actuellement Anna Akhmatova, que je ne connaissais pas avant l'agrégation, je le reconnais. Sa vie à elle seule est déjà une aventure, une douleur, à la mesure d'autres auteurs russes qui ont subi les régimes totalitaires bien connus de ce pays. Quant à son écriture, elle est très... russe. Je ne sais comment dire cela autrement. J'ai toujours eu du mal avec les romans de Dostoievski ou les pièces de Tchekhov mais je reconnais l'aspect torturé, l'ambiance pesante, les silences, la cruauté, la beauté qui se mêlent dans ces pages. Akhmatova, c'est pareil. C'est très russe. Et le quart de Polonaise que je suis tente (comme si nous étions encore à l'époque des théories génétiques fumeuses : comment le sang pourrait-il transmettre une culture ? Pfff, n'importe quoi, moi !) de s'y plonger.
D'autant que ces derniers jours, je ne me sens pas au mieux de ma forme psychologique. Ce matin, j'ai insulté Conforama et tous ses saints en effectuant le montage hasardeux d'un meuble... Car j'essaye d'améliorer mon quotidien et ma santé mentale en réaménageant, dans la mesure de mes possibilités, certaines parties de mon appartement. Je pleure aussi facilement. Je m'endors en lisant l'après-midi. J'étouffe.
Je n'ai qu'une envie : souffler. Etre dans les bras de Flûtine, en silence. Tant de mots, parfois, m'épuisent. Les mots des livres du programme, les citations à apprendre, mes propres mots en cours, la répétition, les mots vains, les discussions plates, les mots inutiles de la plupart de mes cours de fac, les mots vides des mails commerciaux, et tous les autres.

Et pourtant. Pourtant il est bon se s'y lover dans les transports, en oubliant l'agitation ambiante. J'ai fait cela hier avec Akhmatova. Une sorte de bulle, un espace feutré offert à moi, même si elle dit la souffrance de la solitude, de la censure, de la violence.

Je lutte contre mes anciens démons, ceux que certains ont lu ici parfois -souvent. L'image de soi sur un plan intellectuel est beaucoup au centre de mes tourments. J'ai beau savoir que je ne dois rien espérer de l'agrégation, que je ne dois pas en attendre un changement quelconque, j'y accorde bien plus d'importance que je n'aurais cru.
J'ai, pendant des années, chercher à me tirer une balle dans le pied pour que ce que je suis corresponde à ce que je crois être. C'est-à-dire une fille banale, pas bien brillante, besogneuse mais pas une lumière.
Cependant, de façon paradoxale, je n'arborais comme seule valeur, comme seule qualité, que ma culture. Forcément, le concours me ramène au point zéro : je ne sais pas grand-chose. Tinette me disait il y a peu de temps que passer l'agrégation dans ces conditions et à mon âge, c'était l'équivalent d'une psychanalyse. Je confirme que je suis retournée comme une crêpe, et bien plus chamboulée que prévu (l'avais-je même prévu ?).

Alors imaginez mon état actuel, face aux pronostics de l'écrit... Scenarii divers et variés :

1) Je ne suis pas admissible.
Je n'aurai pas assez de recul pour me dire que ce n'est pas bien grave, que "c'est déjà un honneur que d'être nominée", une belle performance, une riche expérience, blablabla. Car il y aura le regard de Flûtine, celui de Tinette, celui de Comtesse, celui d'Asa, celui de et de et de (et le vôtre !)... En tout cas, le regard que je leur/vous imagine. Et je me conforterai dans ce que j'ai toujours cru : ne pas être bien douée.

2) Je suis admissible mais je ne décroche pas l'agreg.
Encore pire, peut-être. Regret de ne pas avoir saisi ma chance, surtout avec un sujet de didactique taillé sur mesure (ça n'arrive pas deux années de suite). La "place du con", comme en sport, quand on est au pied du podium, quatrième. La honte d'avoir échoué si près. La gêne de mon entourage sans doute. La réjouissance de certains collègues jaloux, qui eux aussi se sont plantés de la même façon. Ma crainte d'avoir fait exprès de rater l'oral.

3) Je suis admissible puis admise.
Je penserai qu'il s'agit d'une erreur. Le niveau était vraiment bas, cette année. Et puis, une fois que j'aurais admis le fait que oui, je suis agrégée, il faudra que je m'adapte à ce nouveau moi qui accepte de réussir, même dans des conditions peu évidentes (plein temps, formation pas extraordinaire).

Tout est là, en fait : j'ai tellement changé en un an, qu'il s'agisse du plan physique ou mental, que je suis perdue. Je ne me reconnais plus vraiment. Les spectres refont surface sans doute parce que je ressens une fatigue de coureuse de fond, que l'échéance des résultats approche, et puis, allez savoir à quoi tout cela tient. Des idées ?

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