PARIS, 13 juin (Reuters) -
Le budget 2007 prévoira quelque 15 000 suppressions nettes de postes dans la
fonction publique d'Etat en 2007, dont 8 700 dans l'Education nationale,
confirment Matignon et le ministère de l'Economie. Ce chiffre - 15 032
équivalents temps plein (ETP), précisément - résulte des objectifs fixés aux
différents ministères en matière d'effectifs pour l'an prochain par les "lettres
plafond" que leur a adressées Dominique de Villepin.
Ces lettres
confirment l'objectif d'une progression des dépenses de l'Etat inférieure d'un
point à l'inflation en 2007.
"L'objectif global est de tourner autour de
+0,8%", précise les services du Premier ministre.
Les
15 032 suppressions d'emplois ETP correspondent au non renouvellement d'un
départ à la retraite sur cinq, soit près du triplement des réductions de postes
prévues pour 2006.
Au total, quelque 19.000
emplois ETP seront supprimés mais en partie compensés par 4.000 créations de
postes "en fonction des priorités et des besoins", explique Bercy.
C'est
l'Education nationale qui fournira le plus gros effort avec quelque 8 700
suppressions nettes d'ETP, suivie par le ministère de l'Economie et des Finances
(2 988) et les transports et l'Equipement (environ 1 300).
Le ministère
de la Défense est aussi mis à contribution, avec 4 400 suppressions d'ETP, en
partie compensées par la création de 1 387 emplois, essentiellement dans la
gendarmerie, de même que le ministère des Affaires étrangères (140).
En
dehors de la gendarmerie, l'enseignement supérieur et la recherche constitueront
un des secteurs les mieux servis, avec 1 568 créations de postes et un milliard
d'euros de crédits de plus qu'en 2006.
La suppression de 15 032 ETP
représentera 500 à 600 millions d'euros d'économies immédiates, dont la moitié
sera cependant rétrocédée, sous forme de crédits supplémentaires, aux ministères
concernés, précise Matignon.
DEFICIT PUBLIC ENTRE 2,5% ET 2,6%
DU PIB
En ce qui concerne la répartition des crédits, la
politique de l'emploi et d'égalité des chances, la sécurité et le désendettement
restent les priorités du gouvernement.
"Les ressources totales
consacrées à la politique de l'emploi progresseront de plus de 3%", précise
Matignon.
Les lois de programmation pour la défense, la sécurité
intérieure et la justice seront "strictement" respectées, ajoute-t-on de même
source.
Le
budget de la sécurité intérieure (police et gendarmerie) progressera de 3,8% et
la justice pourra recruter 1.548 personnes supplémentaires et ouvrir sept
établissements pour mineurs en 2007.
Ainsi, 800 millions d'euros
supplémentaires seront mis sur la défense. Le budget de la sécurité intérieure
(police et gendarmerie) progressera de 3,8% et la justice pourra recruter 1.548
personnes supplémentaires et ouvrir sept établissements pour mineurs en 2007.
Le gouvernement souhaite d'autre part ramener le déficit public en 2007
à un niveau qui permette de stabiliser le ratio de la dette publique par rapport
au PIB.
"Ça dépendra des hypothèses de croissance", précise Bercy.
"Notre objectif c'est d'aboutir au solde stabilisant, entre 2,5% et 2,6% du
PIB."
"Cet objectif sera combiné avec un volontarisme de la gestion
technique de la dette et de la trésorerie de l'Etat, qui devrait permettre de
franchir une marche à la baisse" dans le processus de désendettement, renchérit
Matignon.
Matignon et Bercy confirment l'objectif d'une réduction du
ratio de la dette publique par rapport au PIB de deux points dès 2006 sans
hausse d'impôts.
"On part de 66,6% du PIB fin 2005. L'objectif sera
64,6% fin 2006 et il y aura une étape supplémentaire pour 2007", précise
l'entourage du Premier ministre.