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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
23 janvier 2009

Lettre

Michelle, nous avons été de ces oiseaux
Qui se frôlent, portés en flèche à la lumière,
Et se poursuivent en criant toujours plus haut
Jusqu'à l'extase, trop pareille à l'éphémère ...
- Mais plus d'images entre nous : j'ai dit en rêve
les mots qui rendent la distance un peu plus brève
entre nos corps, ces personnages infernaux ;
tu savais en former d'assez étroits anneaux
pour qu'ils exultent à en oublier leurs frontières
et la mort qui attend, curieuse, derrière ;
moi, j'étais trop souvent comme un enfant distrait,
je voyageais, je vieillissais, je te quittais,
et quand nous sommes remontés vers l'aube crue,
c'est un spectre que tu guidais de rue en rue,
là où le chant du coq ne pourrait plus l'atteindre.
Et pourtant cette ombre t'aimait ... On ne sait pas
ce que l'on trouvera là-bas pour vous étreindre ...
- Habitante de cette nuit, tu penseras
sans trop de haine à qui demeure on ne sait où
et te frôla comme un oiseau sur les paupières
puis monta, sans cesser d'apercevoir dessous
ton sourire scintiller comme une rivière...   

Philippe Jaccottet

jaccottet_philippe

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12 novembre 2008

Chaîne de livres

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Sur le blog de Leto, ce questionnaire a été lancé. Je m'y colle, pour une fois, puisque l'on parle de livres...

Le livre que tu as le plus adoré lire

Bonne question... Merci de l'avoir posée.

Celui que tu as relu dix fois

Aucun... Si tel était le cas, j'aurais tout de suite une référence en tête, non ?

Celui que tu emmènerais sur une île déserte

J'opterais pour de la poésie : Rimbaud et Baudelaire.

Celui que tu aurais voulu écrire

Ensemble, c'est tout de Gavalda, avoir le talent de Marguerite Yourcenar ou de Fred Vargas,  dans un autre genre, aussi. Je me cantonne aux contemporains, c'est plus simple... Ou encore la trilogie de Lilian Hearn, à laquelle j'avais pensé pour la question 1...

Celui qui t'a fait pleurer

Euh, j'ai peu de souvenirs de livres m'ayant fait pleurer. Peut-être La Cicatrice de Lowery quand j'étais ado. Plus tard, quelques Bobin, aussi. Et le journal de Claude Roy, dans lequel il relate toutes les étapes de son cancer.

Celui qui t'a fait rire

La trilogie des Pennac.

Celui qui t'a gavée

Généralement, ceux qui étaient au programme de l'agrégation ! Le dernier lu en date aussi... Sinon, Orgueil et préjugés d'Austen, Crime et Châtiment de Dostoievski.

Celui que tu n'as jamais eu le temps de terminer, et pourquoi

Je n'ai jamais manqué de finir un livre à cause d'une histoire de temps : la lecture, c'est comme le reste, si on veut en trouver le temps, on le trouve.

Celui que tu aurais aimé que ton écrivain préféré écrive

Je n'ai pas vraiment d'écrivain préféré...Cette question -tout comme la première- me fait penser à celle que l'on pose aux enfants : "Tu préfères ton papa ou ta maman ?"

Celui que tu n'as jamais réussi à lire en entier, et pourtant tu as essayé !

J'ai recommencé environ trois fois La Condition humaine de Malraux, en vain. Au bout d'une quinzaine de pages, je m'arrête : je ne comprends pas, je n'accroche pas.

Celui que tu as déjà conseillé à tes amis

Piouh, il y en a pas mal ! Pennac, Vargas, Mishima, Tirtiaux, Bobin, Findley, Yourcenar, Duras, Gavalda, Schulz, Sartre...

Celui que tu conseilles tout le temps à tes amis

Pour faire original, Gavalda ?

Celui que tu as acheté en premier dans ta vie

J'ai sans doute eu droit aux séries incontournables du Club des cinq, tout ça, mais en littérature poids-lourd, j'hésite entre Rimbaud et un Balzac. Ma première Pléiade était pour Rimbaud, et il ne pouvait en être autrement dans ma tête.

Celui que tu as acheté en dernier

Murakami, Chroniques de l'oiseau à ressort.

Celui que tu as lu en dernier

Aderhold, Mort aux cons. Vous pouvez l'éviter. Je vais entamer maintenant le dernier Vargas.

Celui que tu as volé

Un livre d'art sur la couleur bleue alors que je bossais dans un CE... Petite vengeance personnelle car nous subissions un harcèlement psychologique féroce. Oui, c'est petit. Tant pis.

Celui que tu as emprunté et jamais rendu

Euh, là je ne vois pas non plus.

Celui qu'on t'a volé

Aucune idée ! Si tant est qu'on m'en ait volé un.

Celui qu'on t'a emprunté et jamais rendu

M., le mari de C., m'avait emprunté quelques livres dont un volume ancien appartenant à mon père d'un certain J.Claudel, contenant de beaux croquis, schémas, etc du XIXème siècle. Je ne l'ai jamais récupéré.

Celui que tu as perdu

Je ne vois pas ! Ou alors il n'avait guère d'importance. Ceux qui comptent, j'en prends grand soin.

Celui que tu as lu à la Fnac, assis sur la moquette dans un coin du rayon livres

Quelques BD du Chat, de la série "Profs" aussi, ou d'autres bandes dessinées...

Celui qu'on t'a prêté

Sandy m'en prête de temps à autre. Le dernier en date était de Delerm sur les pré-raphaëlites (Autumn).

Celui que tu as lu à l'école et que tu as adoré

Fred Ulhman, L'Ami retrouvé. J'avais même acheté la suite, quelques années plus tard : Lettres à Conrad.

Celui que tu as lu à l'école et que tu as détesté

J'élargis à la Fac, ce sera plus simple : Lucien Leuwen de Stendhal (je n'apprécie pas du tout cet auteur), beaucoup de mal aussi avec quatre lectures du Voyage au bout de la nuit de Céline (même si le talent est phénoménal), Rousseau dans ses Confessions ou La Nouvelle Héloïse. Je vous choque pour une prof de lettres ? ;-)

Celui que tu devais lire à l'école et que tu n'as jamais lu...

Aucun ! Quelle élève sage j'étais...

Bon, ça prend du temps ces questionnaires. A votre tour, si le coeur vous en dit !

13 juin 2008

Ceci n'est pas un article

Andre_Breton


J'aurais presque envie de m'offrir trois Pléiades pour avoir l'album Breton en cadeau... Un bel article est consacré à la parution du tome IV de son oeuvre.
Rimbaud et le Surréalisme : mes premières amours littéraires. J'y reviens toujours, à un moment ou à un autre. Et c'est si bon de s'y enfoncer, de s'y perdre, de s'y laisser porter !

9 mai 2008

Mes lectures du moment

Bouraoui

Nina BOURAOUI, La Vie heureuse,
Stock, 339 p., 19.80€ (existe en poche à 5.50€)

J'avais un léger a priori sur Bouraoui étant donné qu'elle avait l'étiquette "écrivain homo", mais les critiques étaient bonnes aussi. En effet, son style est travaillé, plutôt ciselé, et souvent déconcertant : les phrases sont courtes, et la chronologie parfois floue. Je suis satisfaite de l'avoir lue, mais je n'ai pas particulièrement "accroché". Dommage, car elle est intéressante et parle très bien de la passion...


 

Delerm_autumn

Philippe DELERM, Autumn,
Folio Gallimard, 306 p., 6.80€

Sinon, je lis actuellement cet ouvrage (prêté par Sandy). J'avais découvert Delerm comme beaucoup avec La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules. Ici, il retranscrit de façon romanesque le mouvement préraphaélite. Différents points de vue s'alternent, avec des missives, aussi. J'ai eu un peu de mal à me plonger dans l'histoire dans les premières pages, sans doute parce Delerm maîtrise bien son sujet et qu'il faut un temps d'adaptation.
Par ailleurs, Sandy connaissait déjà pas mal de choses sur Rossetti et les autres peintres, alors que mes connaissances se révèlent assez basiques, somme toute.
Finalement, j'aime assez ce livre. Une fois que je l'aurai fini, je complèterai cet article.

5 avril 2008

Barbery, encore

Barbery_gourmandise

Muriel Barbery, Une Gourmandise,

Folio, 165 p., 4.80€

J'ai lu le premier succès de Muriel Barbery, Une Gourmandise.  Le principe d'écriture ressemble beaucoup à celui utilisé dans L'Elégance du hérisson : roman à plusieurs voix, dans lequel les narrateurs sont alternés à chaque chapitre.
L'histoire, en très gros, est la suivante : le plus grand critique culinaire au monde -une sorte de légende vivante- se meurt. Il cherche la saveur ultime; ses proches vivent son agonie de façons diverses et variées.
Le vocabulaire est truculent, savoureux, et il y a quelques bonnes surprises sur le plan narratif. J'ai peut-être été un tout petit peu déçue par la fin, mais je la trouve malgré tout cohérente, et c'est un joli pied-de-nez du gastronome.
Au final, j'ai préféré ce roman à L'Elégance etc. Quelqu'un d'autre les a lus aussi ?

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3 avril 2008

J'ai parlé de Breton ce soir, alors forcément...

breton_andr_

"Union libre"

Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de coeur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.

 

  André Breton, Clair de terre (1931)

24 mars 2008

La Folle allure (2)

chemin

"Aimer moins, c'est ne plus aimer."

"Les plus petites distances sont des distances infranchissables."

Je relis Bobin, plus de dix ans après l'avoir lu sans fin. Et c'est bon de reprendre ce chemin.

17 mars 2008

La Folle allure

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"J'ai appris ça en écoutant le gros [Bach] : le bonheur, ce n'est pas une note séparée, c'est la joie que deux notes ont à rebondir l'une contre l'autre. Le malheur c'est quand ça sonne faux, parce que votre note et celle de l'autre ne s'accordent pas. La séparation la plus grave entre les gens, elle est là, nulle part ailleurs : dans les rythmes."

"(...) quand on ne croit qu'à l'amour, on n'a pas d'humeur matinale, on reste entre les draps parce que l'amour est là. Ou parce qu'il manque."

Christian BOBIN, La Folle allure

17 février 2008

L'internationale

mishima

C'est étrange comme j'ai toujours eu des "périodes" de lecture assez tranchées : les classiques en long en large et en travers de l'adolescence jusqu'à mes études littéraires incluses; des incartades vers l'Asie (Basho, Mishima...), la littérature érotique (une UE extra à la Fac avec Montaigne -si, si !-, Baudelaire, Pauline Réage...), la psychanalyse (Freud, Bettelheim, un peu de Lacan)...

Et puis il y a eu un peu de littérature hispanique, quelques polars (surtout Fred Vargas), la SF. Depuis quelques mois, je me suis tournée vers la littérature contemporaine étrangère, surtout anglo-saxonne et américaine. A quoi ces choix tiennent-ils, finalement ?


Le printemps passe.
  Les oiseaux crient
  Les yeux des poissons portent des larmes.


Quel plaisir!
  La Vallée de sud
  Embaume la neige.
 


Le vent d'automne
Plus blanc
Que les pierres de la colline rocheuse.
 


De tous les côtés
Les vents apportent des pétales de cerisier
Au lac des grèbes.


Matsuo Basho (XVIIème s.), Haiku

26 décembre 2007

Espèce de moldu !

harry_vol7

Voilà, j'ai fini le dernier tome des aventures de Harry Potter ! Malgré certaines étapes aux cordes un peu trop grosses, j'ai vraiment bien accroché. Je l'ai lu en trois fois (325 pages, puis une petite centaine, et enfin un peu plus de 300).
Certes, je le lis bien plus tard ce dénouement que beaucoup de fans, mais je ne regrette rien : je m'en suis délectée pendant ces journées de repos; chose que je n'aurais pas pu faire avant.
Etrangement, même si l'écriture de J.K.Rowling n'est pas flamboyante, je reste pendue à ces pages très facilement : on y trouve de nombreuses références culturelles, des aspects psychologiques plus complexes qu'il n'y parait, et les histoires magiques abreuvent notre imaginaire encore enfantin (ou, du moins, qui a besoin de ce genre de choses à tout âge).
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas à me trouver d'excuses pour lire la série des Harry Potter. C'est une réussite. Et cela m'a fait le plus grand bien de les lire.
C'est déjà pas mal, je trouve, car combien d'auteurs, combien de livres peuvent se vanter d'avoir le même essor ?...

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