3.1
Il y a un an, jour pour jour, je ne savais pas que ma vie changerait. J'ignorais, en allant boire un café avec une quasi inconnue, que celle-ci entrerait en fanfare dans ma vie, et me ferait croire à nouveau en l'amour -puisqu'il faut appeler ces choses par leur nom, fût-il gnangnan. Je n'imaginais pas que je pourrais sortir de l'abyme dans lequel Flûtine m'avait plongée, même s'il allait encore me falloir du temps pour accepter que Cally m'aime telle que je suis.
L'évidence est apparue bien vite, mais je sais que j'ai encore bien du mal à gérer le bonheur, moi, l'autodestructrice, et que la peur de perdre ceux que j'aime me noue parfois au point de paniquer. Alors j'apprends, ou plutôt nous apprenons, Cally et moi, ensemble : nous méritons ce qui nous arrive, même si cela nous rend souvent incrédules. Je gère au mieux mes angoisses, et je tente de vivre, enfin.
Je m'y essaye tant que l'énergie accordée à l'agrégation est fort variable, puisque l'essentiel est ailleurs. Autant le dire de suite, je suis très inquiète pour la dissertation sur programme (au concours blanc, je n'ai pas rendu de copie). Les trois semaines qui restent avant l'écrit seront rocambolesques, c'est certain.
Sinon, les fêtes se sont globalement bien déroulées, de façon assez simple. Nous avons passé le nouvel an à deux, sans que cela ne me pose de souci particulier, mais j'ai été tout de même surprise de n'avoir aucun écho d'amis. Mes constats sur les changements dans ma vie depuis environ un an sont confirmés, sans que cela me perturbe autant qu'auparavant, je crois.
Cally m'a gâtée à Noyel avec un ouvrage d'estampes d'Utamaro (entre autres). Nous avons cuisiné ensemble tout au long des vacances, et notre entente dans ce domaine est assez saisissante aussi.
J'ai vu le film de Guillaume Gallienne, Les garçons et Guillaume, à table ! : j'ai ri d'un sujet plutôt grave, et la sensibilité de ce monsieur me plaît décidément de plus en plus. J'ai très envie d'aller voir YSL, du coup.
Plus récemment encore, j'ai parcouru l'exposition Braque du Grand Palais, au milieu d'une foule assez imbuvable : il y a ceux qui font semblant de connaître Braque depuis toujours; ceux qui cherchent absolument à repérer la mandole, la guitare, le journal indiqués dnas le titre de l'oeuvre, et vont donc totalement à l'encontre du projet du peintre; ceux qui bousculent et se mettent pile devant vous au moment où vous lisez un panneau explicatif (au ton pédant)... Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé un certain intérêt à cette exposition puisque je cherche à exercer mon oeil à la peinture moderne, de plus en plus, mais je sais que Braque ne m'émeut pas. J'admire le travail, l'originalité, le renouveau du peintre, cela est certain. J'ai aussi trouvé un sujet d'exposé pour les terminales L en me baladant, donc je suis loin d'avoir perdu mon temps. Cependant, je ne garderai pas un souvenir prégnant de ma visite.
Il me reste à voir Cartier, Depardon, les objets surréalistes, la beauté et la volupté sous l'ère victorienne, le tout avant l'agreg... Vaste gageure, n'est-il pas ?