Par manque de temps, d'énergie et parfois d'idées, j'ai déserté le blog depuis quelques mois. Au final, je me rends compte qu'en étant beaucoup moins régulière ici, j'ai perdu environ une quarantaine de lecteurs quotidiens (sur plus de cent). Je les comprends mais je me dis aussi que c'est un signe des temps. Ou du temps.
Il faut que tout aille vite, que tout bouge, que tout soit dynamique, actif, avec un tempo rapide.
J'aime la lenteur. Mes idées viennent au fil des heures, souvent. Sauf en classe, où je suis réactive. Mais tout ce que je "crée", tout ce qui émerge de moi mûrit, s'épanouit avec la lenteur des fruits.
Il paraît aussi que je suis une contemplative. Je pourrais presque le revendiquer. Moi la silencieuse, la discrète, moi qui me saoule de paroles en classe et qui aime tant me taire, je peux juste regarder, observer sans rien dire et m'en contenter largement. C'est sans doute pour cette raison que l'art me plaît tant : il donne droit au silence. On s'en délecte ou l'on décrie, mais c'est en soi et cela ne gêne personne.
Je m'émerveille autant que faire se peut d'avoir à mes côtés une femme aimante et attentionnée. C'est comme du Verlaine : "Et que j'aime et qui m'aime et me comprend"... Une sorte de miracle de l'existence, dont je sais la valeur.
Alors oui, il n'y a plus grand-chose à lire sur ce blog, et j'en suis souvent désolée. Je vais tâcher de laisser une trace hebdomadaire, pour ne pas perdre le fil (et tout mon lectorat !). Mais quand je ne suis pas devant l'écran, je vis et je contemple cette vie bien étrange qui va si vite.