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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
30 avril 2013

Les dames de coeur

Demain, à cette heure-ci, je serai dans l'avion. Il m'emmènera vers un pays de l'est que je ne connais pas du tout, et dont on me dit le plus grand bien. Sept jours de dépaysement seront les bienvenus : étant donné ce qu'il me reste à affronter après, ce ne sera pas de trop.

Et puis construire avec Cally est important. Nos quatre mois se dérouleront là-bas, en terre étrangère.

J'angoisse quelque peu sur le plan financier car ce n'est pas le bon mois pour partir (impôts + charges), mais y a-t-il de bons mois pour cela ? J'ai envie de vivre, et je sens que Cally m'y aide et que je m'épanouis.

J'ai corrigé un paquet de copies sur cinq avant de partir : dérisoire, mais c'est déjà ça. Côté agreg, je stagne mais Montesquieu est très fin et très agréable à lire.

Sinon, j'ai découvert un autre restaurant gastronomique, dans lequel j'ai été invitée par ma délicate compagne. Il s'agit de "La dame de Pic" d'Anne-Sophie Pic, rue du Louvre. Il faudra que je prenne le temps de vous en parler...

Là, je dois encore aller à la Poste, passer à la médiathèque, faire ma valise, ranger l'appart. Si j'ai le temps, je poursuivrai cette entrée, promis !

 

bagages

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25 avril 2013

Dans mes jardinières

22 avril 2013

Ma pauvre république...

J'aimerais à nouveau vous parler de musique, mais j'étouffe en ce moment. J'ai un poids sur l'estomac -ou sur le coeur, c'est pareil.

Je me sens à court d'arguments puissants, logiques, sensés face à la haine, face à ce mépris, face à ce qui m'écoeure. Comment peut-on oser chanter Le chant des partisans ou parler des pires horreurs de l'histoire pour abroger un projet égalitaire ? Heureusement, peu d'anciens résistants assistent à cette déchéance des valeurs.

Je comprends que l'adoption par des couples homosexuels puisse gêner. Mais les amalgames qui sont faits ces dernières semaines me révulsent. Je commence à craindre des réactions dans mon quotidien, dans mes balades parisiennes, dans mon travail. L'homophobie devient une opinion que l'on est libre d'exprimer.

Même un de mes élèves de seconde s'est laissé prendre au piège : ils devaient rédiger une satire des moeurs de notre temps, sur le modèle de La Bruyère qui se moquait de la cour et de la mode. Mon élève a pris l'homosexualité : "Mais madame, je ne suis pas homophobe !" Voilà, le niveau de "réflexion" s'en tient là. Comment lui expliquer que c'est déjà rejeter l'autre ?

homophobie patates

Si je n'étais pas moi-même homosexuelle, je pense que je serais tout autant dégoûtée par ces milliers de personnes qui se cachent derrière des "valeurs" qu'ils veulent imposer à tous. J'aurais honte pour ceux qui veulent faire couler le sang, en s'appuyant sur la Révolution française et en chantant des chants de guerre. Que l'on ne vienne plus brandir devant moi cette image de la France, pays des droits de l'homme, si évoluée et civique. 
Nous devrions encore sourire et dire amen à tout ce foin médiatique, à toutes ces phrases qui me donnent la nausée.

Je n'en peux plus de ces mouvements de haine. Je n'en peux plus de sentir la crainte monter. Je n'en peux plus de redouter les prochaines présidentielles. Je n'en peux plus de devoir me cacher.

Et si la loi passe demain en deuxième lecture à l'assemblée, je ne sauterai pas au plafond. Je serais soulagée mais je me demanderais : "Et après ?" Car les premières demandes en mariage, les premières cérémonies, comment se dérouleront-elles ? Dans quelles conditions ? N'y aura-t-il pas des flots de violence en voyant des couples de même sexe sortir heureux de la mairie ? Toutes les communes ne seront pas dans l'application de la loi, je le crains.

Et de me dire que les élus locaux ou nationaux n'incarnent plus du tout les valeurs de la dite république, cela atteint mon moral et fendille mes propres convictions. Pas plus tard que vendredi, je montrais ma carte d'électeur aux élèves en leur disant avec animation que c'était notre arme pour changer le monde. Avec du recul, ridicule (?). Je voulais leur faire comprendre que pour les prochaines présidentielles, ils seront des électeurs, et que seul leur vote pourra peut-être éviter la montée d'une femme extrême au plus haut rang de la République.

Là, je doute. J'en aurais envie de pleurer de rage, par instant. De mon impuissance.

Sur mon estrade, carte d'électeur en main, voix vibrante, quelques élèves m'ont dit naïvement que je devrais être présidente ou en tout cas "faire un truc". Mais quoi faire, mes chers petits ? Quoi faire ?

Je n'ai que ce pauvre blog pour exposer ma colère et ma tristesse. Comme tout cela n'est rien, face à la haine...

19 avril 2013

L'enfant des bois et l'ovni d'Israël

Pour nos trois mois, outre des gâteaux divins, j'ai eu droit à un album qui me faisait méchamment de l'oeil : celui de Woodkid. Entendu sous forme de single d'abord sur le net, le phénomène s'est répandu partout, dans les magazines, les boutiques culturelles, les critiques.
D'abord séduite par l'ambiance, j'ai depuis mieux écouté. Malheureusement, un papier m'a orientée dans mes goûts : on parle beaucoup de "fake" concernant Woodkid, comme le Canada Dry. Woodkid semble être génial, ça a l'air novateur et décoiffant, ça dépasse X ou Y, et finalement, ça fait pschitt.

Woodkid-The-Golden-Age

Disons que la vérité oscille entre génial et banal : à force de l'entendre, j'ai l'impression d'avoir un mélange entre Antony & the Johnson d'un côté, et Muse de l'autre. Ambiance à la fois sombre et éclairée, morceaux intimistes et symphoniques, mix de mélodies simples ou orchestrales. Sauf que la voix, justement proche d'Antony, reste parfois sans saveur : il y a une sorte de monotonie qui ne rappelle pas les fragilités délicieuses du modèle premier.

Pourtant, certains morceaux, ou plutôt certains passages de quelques titres me serrent la gorge, comme cela peut arriver.

Bien moins qu'avec Asaf Avidan, autre ovni musical de ces dernières semaines. Inutile de dire que je m'abstiens certains jours de l'écouter, car il me bouleverse trop. Et, par chance, j'irai voir Avidan en fin d'année.

En attendant, ce soir, concert offert par ma banque : j'ai gagné deux places pour le zénith de Damien Saez, excusez du peu. Voir une sorte de Baudelaire musical déjanté du XXIème siècle, j'ai hâte ! Même si je n'aurais pas acheté les places moi-même, je suis très curieuse de voir Saez sur scène. En gros, soit je déprime après le concert, soit je l'encense. Ou alors il y aura une troisième voie...

Allez, au moment où la note est publiée, j'attends l'arrivée du chanteur sur scène...

11 avril 2013

Dézar !

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Je m'étonne parfois moi-même d'être si pertinente dans mes choix : j'avais demandé plusieurs stages l'été dernier, et je participe en ce moment à une formation en histoire de l'art sur Paris, Zola et le XIXème siècle. Aujourd'hui, nous avons passé la journée aux Arts décoratifs et au Jeu de Paume. Je me suis éclatée avec mon nouvel ipad pour prendre des notes et des photos. La semaine prochaine, je remets le couvert dans d'autres musées parisiens, avec des conférences pour couronner le tout.
Je sens que je vais vraiment m'amuser en classe à montrer tous les tableaux qui m'exaltent, toutes les images qui, évidemment, rendront mes cours encore plus clairs, grâce à cet objet dont je me passais jusque-là, mais qui me semble maintenant totalement nécessaire.

Sinon, je devais parler de Benjamin Biolay, que j'ai vu au Casino de Paris pour son dernier concert dans cette salle. Je l'avais déjà vu il y a deux ou trois ans, avec l'album La Superbe, dans une petite salle de banlieue qui n'était pas à la dimension du bonhomme. Cependant, je l'avais déjà trouvé très bon, à la fois techniquement, musicalement et sur le plan de l'ambiance. Certes, il fume et boit entre deux couplets, mais qu'importe.
Cette fois-ci, donc, grande salle, public parisien bobo (et beaucoup homo), et nouvel album. Pourtant, Biolay a eu l'élégance de chanter pas mal de morceaux des précédents albums, voire des plus anciens. L'ampleur musicale est impressionnante. On pense inévitablement à Gainsbourg, dans une version plus pop, plus tendance, plus profonde, aussi. Cerise sur le gâteau, le dernier soir, en rappel, Vanessa Paradis et Orelsan (présents en duo sur Vengeance) ont chanté avec Biolay. Le grand luxe pour ce concert de deux heures, que Cally a adoré. Pendant plusieurs jours, et encore maintenant, j'ai gardé des airs complets en tête, au réveil, en journée, chantonnés du bout des lèvres au lycée ou plus "vocaux" chez moi.

Sinon, je suis dans la lecture d'Eluard pour l'agreg : il me fait le même effet que Rimbaud il y a deux ans. C'est beau. Ah oui, c'est beau. Mais comment l'analyser ?

Et puis hier soir, nous étions dans le flot des parapluies sur le parvis de l'hôtel de ville pour manifester contre l'homophobie. Je n'aime pas avoir à faire cela car je nous croyais plus évolués, mais ça m'a fait du bien de me sentir à nouveau moins seule face à la bêtise. L'ambiance était bonne enfant, le tout manquait d'organisation, mais qu'importe.

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Pour finir sur un art culinaire, je vous le dis : si vous avez l'occasion de goûter au sublime en venant sur Paris, avec les patisseries de Conticini, faites-le. J'ai offert pour nos trois mois deux merveilles (l'éclair au chocolat et la tartelette à l'orange) à Cally, car elle est d'un palais fin et adore les grands cuisiniers. Après cette expérience, je ne mangerai plus jamais d'autres éclairs (et ce n'est pas ma patisserie favorite, loin s'en faut). Je veux aussi absolument goûter à son Saint-Honoré. Le dessert qui paraît simple est totalement sublimé par Conticini. C'est la perfection sucrée. Tout simplement.

 

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6 avril 2013

En ces jours étranges

Il est des semaines étranges, où de micros événements prennent toute la place sans que l'on s'en méfie.
Deux heures de devoir sur table ont mis mes nerfs en pelote dans la classe de seconde qui m'insupporte de plus en plus : retards, pas de feuilles, de la mauvaise foi, du désabusement et de l'amusement, un pantalon qui tombe mi fesses, des questions ineptes... Ajoutez à cela que quinze copies de devoir maison n'ont pas été rendues malgré un mois (!) de délai, et vous comprendrez peut-être que jeudi matin, j'étais énervée.
Après huit heures de cours, je rentre. J'avais déposé dans la journée mes copies de bac blanc corrigées, dans les casiers des collègues concernés, dont Asa. Le soir, vers 20h, je reçois un sms de cette dernière me demandant de "relire certaines copies" le lendemain. Je le voyais venir gros comme une maison : ses élèves n'ont pas brillé, mais c'est ma façon de corriger qui est un problème.
Ce n'était pas la première fois que nous évoquions certaines différences "de style", mais là, j'ai fulminé très vite, dès le jeudi soir. Rendez-vous était pris pour le vendredi 11h. Je n'ai pas tenu : à 7h45, devant la machine à café, j'ai demandé de quoi il en retournait. J'avais décidé de garder mon calme, et pourtant, dès la première phrase d'Asa, je l'ai perdu : tout sourire, elle me dit que "ohlala, c'est délicat... mais tu comprends... certains de tes commentaires sont... comment dire ? humiliants".
Tout en perversité, elle a cherché à me faire douter et j'ai compris qu'au passage, elle voulait semer la zizanie dans l'équipe de lettres en sous-entendant qu'en amie, elle me disait ce que les autres pensaient tout bas. Ce qui est faux, bien entendu. Tout y est passé : Asa SAIT mieux que les autres et ne supporte pas que l'on fasse autrement qu'elle. Pour ma part, je ne reviens jamais sur la correction de mes collègues car je trouve cela incorrect, et malhonnête pour les élèves : ils seront notés par des correcteurs divers et variés, comme nous. D'autre part, il y a peu d'écart entre nos estimations.
Pourtant, Asa veut faire sa loi et surprotège ses chers petits. Le ton est monté et je lui ai tourné le dos quand elle m'a dit qu'elle ferait faire une double correction (précision pour ceux qui ne sont pas profs : c'est outrageant car on le fait dans des cas extrêmes, avec des examinateurs totalement barrés) et qu'elle mettrait du tipp-ex sur mes commentaires "humiliants".  Juste après, sans le savoir, une collègue de lettres prenait ma défense et trouvait très bien que l'on soit tous exigeants...
A 11h, je suis allée signer mon rapport d'inspection. Etrangement, l'inspectrice était dithyrambique sur ma façon de corriger les copies. D'un coup, l'affront d'Asa a été tourné en ridicule par celle-la même qu'elle idolâtre de par sa fonction pédagogique.

J'avais compris l'an dernier qu'Asa n'était pas une amie. Cette fois-ci, la relation est rompue. J'estime avoir été humiliée injustement. Cela facilitera les choses pour la préparation de l'agreg 2014 : n'ayant pas été admissible cette année, Asa repique pour la troisième fois. Autre précision : une phrase d'elle m'était restée en travers : "L'admissiblité n'est qu'une formalité. Avec un minimum de travail, on l'a." J'avais trouvé cela méprisant non seulement pour moi, mais pour tous ceux qui préparent comme des fous et qui ne savent pas s'ils atteindront les oraux ou pas.
Justice semble rendue, d'une certaine façon.
Je me sens légitime à ma place, et Asa n'est pas ma supérieure. Elle a oublié que nous étions tous des collègues, et qu'elle devrait éviter de se placer en parangon de pédagogie.

Décidément, cette inspection aura eu sur moi plus d'effets positifs que je ne croyais.

ipad

Du coup, ce week-end, j'ai décidé que je m'offrais un Ipad, puisque je tourne autour de cette idée depuis plusieurs semaines. Sa fonction sera essentiellement de m'aider à travailler l'agreg partout, et de gérer mes cours sur écran, au lycée. Je vivais bien sans, je vivrai bien avec. Et je l'emporterai dans mes trois journées de stage en histoire de l'art : je vais adorer !

Sinon, il faut que je pense à vous parler du concert de Benjamin Biolay !

2 avril 2013

Le numéro que vous demandez...

Non, non, je ne suis pas noyée dans la correspondance de "la vieille" Sévigné : j'ai même regretté de l'avoir finie. J'ai entamé tranquillement Eluard, qui sera difficile pour moi : je dois m'abstraire de tout sentiment positif, de tout virus surréaliste antécédent pour pouvoir entrer dans l'analyse. J'ai aussi investi dans divers ouvrages critiques...

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A part ça, je n'ai pas arrêté ce we, et d'ici jeudi, j'aurai environ 200 copies -oui, messieurs dames, vous avez bien lu !- à corriger, ce qui me désespère. Heureusement, j'aurai trois jours de stage en histoire de l'art qui vont m'aérer. Car quand on voit ce qu'on voit, et qu'on ce qu'on lit, ma bonne dame, on en a besoin :

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Je surfe aussi sur le net pour me trouver un Ipad de 32 Go qui me permettrait de bosser de partout (et oui, je suis Apple addict). Je regarde mes petites économies, et je compare, je compare...

Sinon, j'ai déjeuné samedi avec Cally dans un restaurant de vapeurs délicieux : je n'ai jamais goûté de telles boules de coco, par exemple. Et leurs "têtes de lion" sont divines. C'était chez Yoom, du côté de Réaumur.

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Et puis j'ai reçu mon nouveau frigidaire aérodynamique (pour faire plaisir à Pep's), qui me change la vie côté légumes (fascinant propos, n'est-il pas ?). Allez, les commentaires du bac blanc m'appellent -hélas...

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