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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
26 juin 2011

Massefeuille : n.f. Charge de travail importante, alors que l'on pense que vous vous tournez les pouces.

Vingt-trois candidats, donc, ont passé avec moi leur oral en deux jours. Ce rythme est épuisant, d'autant plus que je me lève à 5h30 et que je pars à 6h50 pour éviter les bouchons et être à l'heure.

J'ai vu des élèves sans surprise, avec des noms "bien français", très lisses. En même temps, ils sont issus d'un lycée coté de banlieue chic. Pas de relief, donc, sur le plan de l'identité de ceux-ci.

Parfois, même, ils sont bien trop sûrs d'eux, voire pédants. L'un d'eux, de façon très maladroite, s'est mis à me poser des questions rhétoriques pendant sa prestation. Exemple : "Tirso de Molina a écrit Le Barbier de Séville... N'est-ce pas ? " Je voulais lui dire qu'il faisait une grosse bourde, mais je me suis contentée de lui indiquer que c'était moi qui posais les questions. Deux minutes après, il évoque la scène célèbre du pauvre dans Dom Juan, s'arrête soudain, et en me pointant presque du doigt, lance : "Mais vous ne l'avez peut-être pas lue ? Vous la connaissez ?" Là, j'ai suspendu mon stylo, j'ai haussé un sourcil : "Vous me demandez à moi, professeur de lettres, si j'ai lu la pièce ?" On nageait dans l'absurde.

Dans un autre genre, un élève ayant une sorte de bégaiement particulier, portant sur la syllabe finale de chaque mot, m'a beaucoup touchée par ses efforts. Le stress de l'examen n'arrangeait d'ailleurs rien. Il s'en sort avec une très bonne note, donnée non pas par pitié, mais bien parce qu'il était bon.

Après lui, j'ai fait pleurer une élève qui était interrogée sur l'impasse (Baudelaire) qu'elle avait faite. Pas de chance. Le pire, c'est qu'elle n'a même pas essayé de produire quelque chose de modeste, et que sur les questions les plus larges ("quel est votre poème favori dans le corpus ?"), elle ne répondait rien. Je lui ai suggéré d'en tirer certaines leçons, et de ne plus faire d'impasses...

Sinon, j'ai eu un élève excellent sur un texte difficile :"Femme noire" de Senghor. Quant il m'a répondu à propos de la négritude que Sartre la définissait comme "la négation de la négation de l'homme", j'ai bu du petit lait. Comme quoi, c'est possible d'avoir de bons élèves, même s'ils restent très scolaires dans ces établissements.

Au retour, vendredi, j'écoutais la radio, abrutie par ma journée. Je suis tombée sur deux chansons très différentes. J'ai décidé ensuite d'aller dans Paris, pour me changer les idées. J'avais oublié les soldes. Ou plutôt : je ne pensais pas que les gens se précipitaient après le travail dans les boutiques. Le bruit, la cohue m'insupportaient. Je ne me suis pas détendue, mais j'ai trouvé ce que je cherchais : un casque audio soldé pour mon ipod puisque mes écouteurs grésillent. J'avais peur de l'acheter uniquement pour l'esthétique et de ressembler à tous les loulous de banlieue; il a en fait un bon son et me plait beaucoup : avec mon ipod rouge new-yorkais, j'adore.

Wesc-Conga-Medium-Blue

Depuis ce temps de shopping, j'ai rangé et nettoyé l'appartement, j'ai diné avec ma mère, j'ai dormi beaucoup (pas assez, en fait). Là, j'hésite à aller courir : la chaleur grimpe. Cet aprèm, je compte voir Emy.

Je n'ai pas touché à mes 56 copies en attente. Tant pis.

 

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25 juin 2011

Veuillez patienter, votre correspondant...

Comme mon appartement ne ressemble pas à grand-chose depuis quelques jours, je m'occupe du ménage, puis de moi et je viendrai alors vers vous pour raconter l'oral du bac (23 candidats passés sur 53...) et deux-trois petites choses glanées de ci de là.

A plus tard...

22 juin 2011

Des chiffres et des lettres

53 candidats à l'oral à partir de demain.

56 copies de ES/S. Avec des consignes de correction aberrantes du type : si l'élève n'a pas cité le texte, ce n'est pas grave, du moment qu'il semble l'avoir compris...

1h30 x 2 : le temps moyen que je vais mettre pour faire 35km x 2 tous les jours d'examen.

5h15 : l'heure du lever pendant 5 jours.

40€ : tous mes produits frais et les fruits et légumes, achetés dans une sorte de "braderie verte" que j'ai tentée aujourd'hui. Je compte me faire des paniers repas maison pendant le bac, car l'EN ne nous rembourse rien.

2 sacs pleins pour vider mon casier.

4 élèves passés "à la feuille" alors qu'ils auraient dû redoubler. Je l'ai appris cet après-midi. Pas envie de connaitre les noms des maheureux élus.

15€ : ce que j'ai donné au total pour les différents départs des collègues cette année. Impossible de faire plus.

4 : le nombre de points maximum en guise de sanction pour l'orthographe/la syntaxe sur les copies de Bac. On veut nous obliger à réduire en demandant "10 fautes par feuille" et non par copie. Personne ne s'y pliera dans mon jury.

ortho Pivot dictée

7 descriptifs de Bac, contenant chacun environ 20 textes à travailler. Et donc autant de problématiques à trouver que de candidats.

Vous savez quoi ? Je suis déjà fatiguée par tout cela...

21 juin 2011

Inspirez, expirez...

Bon, ben, voilà : je suis rentrée. Il fait moche sur Paris. Et je ne vois pas où Flûtine s'est cachée pour ne pas être là.

Sinon, j'ai les cheveux plus courts et plus "fun" : nous sommes allées ce matin chez le coiffeur. J'ai payé deux fois moins cher qu'ici... Cherchez l'erreur.

En mon absence, j'ai reçu mes tubes de fleurs de Bach originales. J'ai choisi gentian, hornbeam, acrimony et oak. Si vous ne comprenez rien à ce que je dis, googlisez !

fleur-de-bach-topten

Et puis j'ai mangé comme Flûtine, du mou, du liquide, et c'était bon puisque c'était bien fait. Plein de légumes, de fruits, de céréales. Nous avons aussi fait des recherches sur le "régime" Kousmine (et son petit-déjeuner Budwig). Etonnante femme que ce médecin.

J'ai encore couru hier 21mn. Je m'étonne moi-même de ne pas être très essoufflée : je souffrais plutôt de raideur dans les muscles.

Mon entrée est décousue, mais je suis un peu perdue sans Flûtine. Et demain, récupération de mon paquet de copies de Bac, et jeudi, marathon des oraux (53 candidats...). Aucune, aucune envie cette année de le faire passer, ce satané examen. Demain, j'irai aussi vider mon casier en salle des profs, et je donnerai quelques euro pour le départ des collègues : c'est la razzia cette année. Et cela me rend triste d'en "perdre" certains.

boston justice candice bergen

Allez, je vais me détendre un peu devant un DVD de Boston justice. Pas de fête de la musique pour moi : je dors massivement et j'ai besoin d'être en forme pour ne pas être injuste avec les bacheliers...

20 juin 2011

Run, baby, run

Croyez-le ou non, j'ai  couru hier... trois fois 10mn. Flûtine m'accompagnait. Je n'ai jamais couru autant, je crois, en ayant si peu de difficulté à le faire.

Si vous voyez cette basket quelque part, je suis peut-être dessus :

New balance

Je dors aussi comme une masse depuis trois nuits. Je ne me réveille même pas en pleine nuit.

Je chante, beaucoup.

Là, il fait beau et un peu frais encore. Mes élèves de première passeront l'écrit de français cet après-midi. J'aurais fait ce que j'ai pu pour elles. J'ai encore un peu de temps avant de reprendre le rythme effréné du bac, mercredi...

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18 juin 2011

Canal bug

Cette semaine a encore été fort chargée et donc plutôt épuisante. Une réunion plénière inutile (nous n'avons aucune réponse concrète à nos préoccupations pour la prochaine rentrée), un conseil d'enseignement, seize heures de surveillance en deux jours, et quelques agacements justifiés (profs tire-au-flanc ou peu doués pour des tâches simples; pas de suite donnée à mon rapport sur les événements de la semaine dernière, etc).

A cela s'ajoute une commémoration pour le frère de S., qui m'a remuée.

Hier soir, crevée, je suis rentrée à 18h30; j'ai allumé l'ordinateur, et j'ai regardé les prix des trains pour voir Flûtine. Même si mes finances sont en berne, je suis partie sur un coup de tête. Je ne reviendrai que mardi, puisque les copies de bac seront récupérées mercredi.

Et à partir de jeudi prochain, farandole des oraux de français : j'ai 53 candidats à faire passer, à 35km de chez moi.

Alors passer trois jours près de celle que j'aime, ce n'est pas un luxe.

(Cette entrée est sans grand intérêt, mais je passais juste faire un signe...)

13 juin 2011

Possicailler : hésiter à sortir par temps pluvieux.

L'espace du blog a été longtemps pour moi une soupape, une sorte de catharsis  dans laquelle je m'exprimais, bien plus que dans la vie. Mais il semblerait que je sois mystérieuse même pour les êtres les plus proches de moi. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir progressé en ce domaine, malgré mes silences à répétition (que je recherche puisque mon métier, c'est de parler, et j'en suis saoule souvent).

Mais surtout, surtout, je ne veux pas chouiner, geindre comme beaucoup le font : cela m'insupporte. Je me dis que ceux qui m'aiment prendront le train sauront voir quand je vais mal. Pas toujours vrai, et cela me joue des tours.
Je passe pour la femme inébranlable, solide, voire indifférente, qui gère tout au mieux. Sauf que cette femme fatigue. J'aurais besoin de béquilles pour marcher que je ne le dirais pas : j'irais les chercher moi-même à cloche-pied -ou je ramperais.

Ces derniers temps, je voudrais me lover contre Flûtine, me taire, et peut-être pleurer. J'ai tenu, je suis allée au bout de l'année avec les élèves, mais à quel prix ? Ces dernières semaines se sont présentées à moi sous le signe de l'échec : pédagogique, littéraire, physique.
Je me vois mauvaise prof, mauvaise candidate à l'agreg, toujours aussi balourde et sans séduction. J'ai cumulé, j'ai encaissé, et voilà le résultat : je reviens en arrière.

Alors actuellement, je lutte pour ne pas retomber dans une de ces phases de dépression chronique dont j'avais le secret, et qui ne m'avait pas atteinte depuis plus d'un an.  Je n'ai guère d'enthousiasme, et en dehors de lieux ou de personnes réconfortants, je fuis. Le terme est sans doute excessif, mais c'est l'idée.

J'aurais envie de parler d'amour, de me recouvrir d'amour, et de m'en servir comme d'une béquille, ce que je faisais au début de ma relation avec Flûtine : je planais à un mètre du sol.

Aujourd'hui, je vais sans doute me balader dans Paris, puisque je n'ai pas fait cela depuis un bail à cause du rythme effréné que nous subissons en fin d'année. Mes balades solitaires parisiennes ont toujours été essentielles. Je prendrai l'appareil photo (autre catharsis), et j'irai un peu au hasard. Ou pas.

 nikon_d50

11 juin 2011

La cerise sur le pompon

Après une nuit de presque dix heures et un jogging, je peux tenter de vous raconter ma fin de semaine de dingue. Je vais en oublier, c'est certain.

pompon

Mercredi, cinq heures de cours de seconde, comme d'habitude. Sauf que j'y vais en reculant. Dans la classe européenne, quatre élèves sur 25 (ils sont normalement 30) ont répondu à deux pauvres questions. Je m'agace et passe à autre chose, sans corriger. Ras-le-bol de travailler pour rien.

Ensuite, direction cantine pour manger avant d'aller récupérer mes descriptifs à Trifouillis : une heure pour y aller, quasi autant pour revenir, en pleine journée. Le Bac risque d'être sympathique, cette année.

Jeudi, journée marathon : deux heures de seconde, un conseil de classe de 2h pour "ma"seconde, deux heures de première pour finir au pas de course nos derniers textes de Bac, puis conseil de cette même classe. Comment vous raconter ces deux conseils, justement ? Celui de seconde a été déprimant, car nous avons dit ce que vous voulions dire côté profs. Le bilan est catastrophique, du jamais vu pour les uns et les autres. Un exemple : ils ont 5 de moyenne avec moi. Au final, onze redoublements proposés, huit passage en première, dont trois seulement en générale. Le reste, réorientation.

C'est la douche froide pour la plupart des élèves, mais je ne le saurais que le lendemain... Hier, donc.

A la récréation, mon collègue de math vient me voir et m'annonce, alors qu'il est plutôt mesuré, que les élèves ont été "infects". Ils ont lancé un oeuf au tableau alors qu'il y écrivait, l'une mangeait, deux criaient "Ben Laden ! Ben Laden !" et ceux qui étaient renvoyés de cours refusaient de sortir et ne se levaient pas. Forte de ces annonces, je me dis que leur redonner leurs fiches d'orientation et tout le toutim va être folklorique. J'étais en-deça de la réalité.

J'arrive devant ma salle de classe : ils avaient cassé un oeuf sur la porte, au niveau de la serrure. La CPE, qui me suivait par précaution, cherche une solution rapide. Nous changeons de salle, et les accueillons froidement, le visage dur. Deux élèves, un garçon et une fille, en descendant, arborent une robe de prière pour la mosquée -chose qu'ils n'ont jamais faite. Le garçon est envoyé au proviseur par la CPE. Nous n'entrons pas dans la discussion.

Les élèves installés doivent sortir ce qu'ils ont dans leur sac. S'ils refusent, direction le bureau du proviseur. Entre temps, la CPE a dû partir en courant. J'entends des cris dans le hall d'entrée. Une bagarre avait débuté. L'un de mes élèves est rattrapé par la CPE : on suppose que c'est lui qui a lancé les oeufs. Il est envoyé chez le proviseur, qu'il va ensuite insulter, d'ailleurs.

Une élève refusant de vider son sac, je m'approche, le ton monte : je me fais traiter fort rapidement de "sale vieille prof, "espèce de p..." et autres noms d'oiseaux en arabe, avec le Coran en guise de branche. Je la renvoie et elle me lance, avec beaucoup de raffinement : "J'm'en bats les c....... !"
Etrangement, je vis les choses avec énormément de recul et je lui rétorque : "Cela va être difficile, Baba, puisque vous n'en avez pas."
Vexée et fort énervée, elle tente de claquer la porte, que je retiens. Sa sortie, qu'elle voulait grandiose, s'avère ratée. D'autres collègues vont la rattraper ensuite, et lui donneront la réplique, comme je l'ai fait (nous en avons bien ri, après). J'avais envoyé la déléguée pour l'accompagner, mais j'apprendrai plus tard que cette dernière n'avait jamais atteint le deuxième étage : elle était partie pleurer aux toilettes, traumatisée par des injures de Baba, lancées au matin contre elle...

Entre temps, Kad, un élève qui s'était présenté toute l'année sous des airs bovins, me jette sa fiche d'orientation par terre en répétant de façon maladive : "Je refuse ! J'en veux pas !" Je lui explique qu'il doit régler ça avec son père (il redouble alors qu'il pensait passer en première S, avec 3 de moyenne partout sauf en math...) et qu'il n'a pas l'âge légal pour gérer les papiers. Il s'entête. Je refuse de mon côté de me baisser pour ramasser sa fiche. Je le renvoie (on en est à quatre élèves dehors). Il lance alors des propos incohérents, que des collègues me rapporteront aussi après : "Le lycée est à l'Etat !", "A quoi ça sert 2 en français ?" ou "Tout se paye !"


Enfin, alors que je retrouvais un semblant de calme (après des cris concernant Ben Laden pendant que j'étais sur le seuil de la porte), la fille qui portait sa robe de prière (rose clinquant) cherche à me provoquer, mais j'avais appris dans la semaine que la classe avait cherché à me faire craquer avec les propos racistes d'il y a quinze jours. J'ai donc pris beaucoup de recul. Elle voulait remettre en cause mes capacités d'enseignante : "On n'a rien appris cette année" / "Comment ça se fait qu'on a (sic) cinq de moyenne en français ?", etc. Je suis restée fort calme, ce qui a dû l'agacer au plus haut point, en lui parlant de donner/recevoir et en précisant que l'élève était responsable de son apprentissage.

Les deux CPE ont fait des aller-retour dans la salle pour m'aider, ainsi que des collègues qui ont halluciné de voir tant de haine et de bêtise concentrées dans quelques élèves. Au total, il aura fallu six adultes pour gérer ces 45mn de "cours".

A part ça, l'Education Nationale se porte bien.

11 juin 2011

Au bout de la nuit

Il est tard. La dernière journée a été apocalyptique. Je vous raconterai ça ce we. Promis. Là, je vais tâcher de dormir...
7 juin 2011

Du jour et de la nuit

Ouh, ben dites donc, c'est rare que je laisse le blog en suspens à ce point ! Pourtant, j'ai beau réfléchir, je ne vois pas ce qui m'a empêchée de l'alimenter. Au choix : une faiblesse d'inspiration, peut-être. Un trop-plein au lycée. Un rythme effréné. Un bras endolori. Un aller-retour chez Flûtine.

cerises crêpes

J'en suis revenue hier soir, d'ailleurs, avec une valise assez lourde : j'ai profité de ces moments avec elle pour symboliquement acheter ensemble... les livres du programme de l'agreg 2012... Enfin, juste ceux de l'écrit : pour la littérature comparée, j'attends un peu (les éditions choisies sont encore et toujours onéreuses, et j'y vais doucement sur le plan intellectuel/moral avec cette nouvelle session). Au programme : Rabelais, La Fontaine, Maupassant, Lagarce.

(photo à venir : canalblog buggue)

Sinon, j'ai constaté que lorsque Flûtine me change mon pansement, ma plaie cicatrise plus vite. Non, je n'affabule pas ! Pffff.

J'ai aussi repris doucement l'écriture. Lentement. Comme si j'étais rouillée.

Aujourd'hui, j'entame la dernière semaine de cours. Je traine encore plus des pieds pour y aller. Demain, j'irai chercher mes descriptifs à Trifouillis-les-oies. J'ai aussi trois jours de surveillance de bac, au cours desquelles je bosserai justement sur les questions du bac à préparer. Et une réunion de travail mardi prochain. Et trois conseils de classe.

Et je désespère de revoir Flûtine avant début juillet. Je dois trouver une solution.

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