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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
26 avril 2011

C'est en prose ou en vers, votre affaire ?

citron_vert_

Pour ma reprise, l'un des élèves de seconde a fait très fort.
J'entamais aujourd'hui une nouvelle séquence, sur le théâtre et surtout sur la comédie. Corpus sur Molière, avec une biographie, une présentation du genre au XVIIème siècle. Nous arrivons à la disctinction prose/poésie.

_ Selon vous, parmi les trois grands dramaturges du siècle, lequel ou lesquels a/ont écrit en vers leurs pièces ?

_ Racine !

_ Molière !

_ Corneille !

Et là, Noki, sorte de farfadet de la classe, m'affirme : "Ben non, pas Corneille !"

_ Pourquoi donc, Noki ?

_ Ben vous avez dit que c'était le plus vieux, enfin le plus ancien du siècle.

_ Euh, oui... Et donc ?

_ Il ne pouvait pas écrire en [ver] !

_ Pourquoi ?

_ Il avait pas la bonne encre. La couleur existait pas. Pis y'avait pas de stylo quatre couleurs à son époque !

A sa tête déconfite, à la rougeur de ses joues, j'ai compris que ce n'était pas une blague potache . Il avait compris ma question ainsi : "lesquels ont écrit en vert ?"

Tenez, une question très rimbaldienne : si les auteurs étaient une couleur, laquelle seraient-ils ? Je verrais Racine pourpre, Corneille orange ou moutarde, et Molière... vert citron !

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25 avril 2011

Mais clique don' !

Dali_fen_tre

Dali, "Jeune fille à la fenêtre"

Tout à l'heure, j'ai eu un déclic. Flûtine m'a dit quelque chose qui m'a libérée : "ouvre les fenêtres". Pas mes vraies fenêtres, celle de l'appartement, ouvertes dès le matin pour laisser entrer l'air printanier. Non. "Mes" fenêtres.

Elle m'a dit que si je n'avais pas l'agreg, et si je n'étais pas "douée" pour l'oral, par exemple, j'étais douée pour d'autres choses, dans d'autres domaines, plus humains, moins "intello" et tout aussi importants -voire plus. Qu'il faudrait des options du type jardinage de fleurs, cuisine improvisée, bricolage ou tir à l'arc à l'agreg, et que là, je cartonnerais.

Et en mangeant sur mon balcon, face à un verre de Coca citron, dans la brise légère et douce, admirant mes pousses de jardinières, j'ai souri. En fait, quand on ouvre les fenêtres, il fait sacrément beau.

Je me suis dit que j'étais peut-être "douée" pour l'amour, aussi prétentieux cela peut-il paraitre. J'en ai énormément à donner, et aujourd'hui, j'assume totalement de dire ce que je ressens face à ceux que j'aime; je laisse mon trop-plein déborder. C'est cela aussi qui me rendait légère, ces derniers mois.

Je suis peut-être "douée" avec les élèves. Et cela, aucune agrégation, aucun jury, aucun inspecteur ne sera capable de le cautionner, de le valider, de le jauger, de le juger correctement.

Je suis peut-être "douée" en photographie, en tir à l'arc, en amitié, en calligraphie, en mail art, en ski, en maquillage, en yoyo, en pétanque, en shopping, en déco, en deltaplane, que sais-je encore ?

Sans le savoir, Val a aussi sa part dans ce déclic : un échange de mails m'a fait dire que je savais simplement renouer le contact, et dire les choses comme elles sont. Elle y a répondu tout aussi simplement, validant mes pensées et mes envies de simplicité, dans le noble sens du terme.

Et puis ce matin, en trainant des pieds, des sabots et des boulets de canon, je me suis remise à travailler pour le lycée. Je me suis bien rendu compte que je "savais" faire, avec efficacité. J'ai enchainé avec un très léger paquet de copies. Aussi déprimant fut-il (une moitié de classe n'avait pas lu trois pauvres nouvelles en un mois), je n'ai pas failli, pas douté.

Je suis peut-être "douée" pour l'agreg seulement en didactique (ma seule très bonne note), et ça serait déjà pas mal.

Reste à savoir si je retente l'aventure l'an prochain, et dans quelle optique. Reste à gérer la fatigue engrangée ces dernières semaines. Mais ça va mieux : il fait si beau, dehors !

DSC_1262

24 avril 2011

Rebilloter : se remettre en cause quand on a la tête sur le billot.

Je pensais que cette histoire de dépression post agreg était exagérée. Mais si je dois être honnête, je crois bien en passer par là. J'ai peu envie de causer, je m'oblige à sortir et à me préparer, je fais la sieste à cause d'une fatigue lancinante, je ne parviens pas à travailler pour le lycée.

Je tente de ne pas voir cette non-admission comme un échec, et pourtant. Pourtant ce ratage fait remonter à la surface de nombreux souvenirs et des sentiments sombres du passé.

Les humiliations quotidiennes de la classe prépa pendant deux ans. La copie de spécialité philo sur laquelle le prof avait noté : "Vous feriez mieux de planter des poireaux que de faire de la philosophie".

Ma soutenance de mémoire avec une peau de vache qui commence l'entretien par "C'est de vous ?" avec un mouvement méprisant de menton vers mon travail, et qui achève la soutenance par :

_ Vous envisagez quoi, après ?
_ Passer le capes, et peut-être l'agrégation.
_ Le capes à la rigueur, et ça sera difficile. L'agrégation, oubliez.

Le Viking, mon seul ex masculin, qui m'avait lancé, alors que je lui annonçais que je passais en khâgne : "Avec tes notes ? Ils te laissent passer avec de telles notes ?"

Tous les collègues et chefs d'établissement qui me regardaient de haut ou ne me voyaient pas car j'étais "seulement" TZR, et qui ignoraient pour beaucoup que le T signifie "titulaire".

C., qui pensait que je l'avais trahie en faisant une khâgne de philo plutôt que de lettres.

J'en oublie sans doute. Et puis injustement je ne mentionne pas tous ceux qui ont crû ou croient en moi. Leurs mots se gravent moins en mon esprit que les reproches et les humiliations des autres.
Alors j'aurais voulu l'avoir, cette agrégation, juste pour prouver une fois que je pouvais viser l'excellence intellectuelle. Réussir brillamment. (J'ai décroché le capes dans des conditions équivalentes, alors que j'étais à plein temps, mais vraiment sans "briller" : je suis arrivée ric rac en bas de la liste des admis)

J'appréhende beaucoup la reprise au lycée, de fait. Dire et redire "Non, je ne l'ai pas eue". Sans rentrer dans les détails, sans chercher à me justifier.

Bon sang, j'ai beau savoir au fond de moi que je vais sans doute repiquer une année, je n'ai pour l'instant aucune énergie, aucune motivation réelle, aucune foi !

J'ai juste envie de repartir sur les chemins, d'avoir de véritables vacances avant de reprendre, d'avoir une maison avec un jardin, Flûtine près de moi tout le temps.

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21 avril 2011

Heureusement, il y a le Morvan

Juste avant les résultats, Flûtine et moi sommes parties sur un coup de tête en week-end improvisé. Direction la Bourgogne, et plus particulièrement le Morvan. Nous ne connaissions pas la région, alors opération découverte.

D'abord Saulieu comme point de chute : c'est le village du restaurant Loizeau, repris par Bocuse (?). Halte gastronomique, mais pas pour nous : office du tourisme, carte du Morvan, et nous vadrouillons. Pique-nique à l'aventure, devant l'église de Saulieu.

Puis direction le lac de Settons. Grand tour mais pas complet (le lac fait 17km de circonférence). Quelques achats dans une petite épicerie pour nous approvisionner avant l'arrêt dans un gîte d'étape. Finalement, nous prenons un pot dans un petit hôtel à Alligny. Et nous y restons. Ambiance kistch, chambre modeste mais nous dormons comme des bébés et mangeons bien pour assez peu cher.

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Le lendemain, direction Bibracte, un site archéologique, que nous dépassons finalement. Nous décidons de marcher dans la campagne. 10km de marche. Retour ensuite chez Flûtine vers 21h : plat de pâtes aux légumes. Je me réveille le lundi matin tôt, en sursaut. Vous savez la suite...

Pour rire, car le détail est troublant, une photo destinée aux candidats à l'agrégation 2011 : c'était la serrure de notre chambre...

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Mardi, avant de repartir et de quitter Flûtine pour un mois, j'ai acheté deux choses : mon cadeau de non-agrégation (Tinette me corrigerait en disant "d'admissibilité, bécassine !") et de la bière blanche du coin, afin de la boire au retour.

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J'ai évidemment renoncé au boîtier Nikon plus récent que le mien...

20 avril 2011

Désagrégée ?

Je me demande depuis ce matin si je dois faire une entrée sur le blog. D'un côté, je suis dans une telle période de doute que je n'ose tapoter quelques mots indécis; de l'autre, je ne veux pas non plus que l'on me pense au 36ème dessous.

Depuis lundi, je suis passée -et je passe encore, d'une heure à l'autre- par différents stades (cette phrase ne veut rien dire, j'en ai conscience) et surtout par de multiples sentiments et impressions.

En premier lieu, la douleur. La vexation. La déception. Je pleurais devant l'écran d'ordinateur, surtout à la vue des notes de l'oral, que je n'ai pas envie de mentionner ici. Une incompréhension totale de ces dernières, alors que mon estimation sur l'écrit était correcte.
Vivre au rythme de l'agrégation pendant des semaines, aller vaillamment aux oraux, en ressortir en pensant avoir joué le jeu honorablement, et se retrouver avec des notes minables, c'est dur à encaisser en quelques secondes.

Puis, il y a eu la colère, un petit peu. Justement à cause de cette simplicité qui m'est propre et qui ne sert à rien, apparemment, à l'oral de l'agrégation.

L'honnêteté a pris le dessus : je ne suis pas au niveau à l'oral, soit. Mais pourquoi ? C'est ce qui me turlupine depuis lundi. Et j'aurai difficilement des réponses. Je vais débriefer tout cela avec Tinette samedi, en tâchant de ne pas pleurer.

Hier, en rentrant de chez Flûtine, j'ai beaucoup réfléchi en conduisant. J'ai tenté de revenir à la source : pourquoi ai-je voulu passer l'agrégation ? Pour me "rafraichir" intellectuellement, surtout. Et surtout pour moi, pour le plaisir de redevenir étudiante alors que je suis en poste. Il fallait donc revenir à l'essentiel, et l'essentiel n'était pas de l'avoir. L'admissibilité était un cadeau, une aubaine, qui m'a permis d'y croire et donc d'espérer. Oui, j'y croyais. Naïvement, sans doute.

Maintenant, je tâche de me raccrocher au positif. L'admissibilité, justement. L'expérience gagnée. Les connaissances acquises. Pourtant, je crains le retour au lycée et la systématique question sur mon admission ou non. J'espère parvenir à un état plus serein d'ici une semaine, et surtout croire à ces points positifs; ne pas tomber dans le regret et la déception. Je ne fais aucune distinction entre mes collègues certifiés et agrégés. Je sais que certains le font plutôt deux fois qu'une. Mais je ne suis pas moins bonne prof malgré ma note d'explication de texte sur Montaigne. Sans l'agrégation, je reste à 18h de cours et mon salaire est le même. Voilà tout. (C'est décousu, cette entrée : comme mes pensées)

Vos commentaires ici et là m'ont fait du bien : les lire m'a permis aussi de revenir à ce qui compte et de prendre légèrement conscience de l'exploit de l'admissibilité du premier coup. Je vais me raccrocher à cela.

Et maintenant je suis groggy, assez perdue. Je ne sais que faire pour l'année prochaine. J'ai du mal à trancher, à être motivée pour repasser le concours. Je sais qu'il serait bon d'enchainer. Et pourtant, j'ai des envies personnelles, culturelles, voire sportives, auxquelles je ne veux renoncer encore pendant des mois.

Indécise, je vous disais, indécise...

 

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18 avril 2011

Pour l'instant, c'est dur

Je sais depuis midi que je suis "refusée".
Mes notes d'écrit correspondent à mes attentes, mais celles de l'oral sont incompréhensibles.
Je reviendrai demain ou mercredi sur le blog car je n'ai pas mon ordinateur (l'iPhone a ses limites) et parce que je dois avaler un peu la pilule...
A très vite quand même.

13 avril 2011

Ultime day : épique

Avant de vous raconter mon épreuve de leçon, ze cherry on ze cake, laissez-moi débuter par mes frasques avec la SNCF.

cerise_cupcake

Ce matin, réveil à 6h. Pti déj, préparation, maquillage, et le reste; encas et sandwiches (pain complet, mâche, viande des grisons, chèvre frais, excusez du peu); Robbe-Grillet et Rimbaud glissés dans ma sacoche pour y jeter un oeil pendant le trajet. Départ de la maison à 7h05. Mais comme hier, je vois au loin le train me passer sous les yeux. Pas grave, me dis-je, il y en a toutes les 10mn en heure de pointe, et je suis convoquée à 8h15 donc c'est large.
Mais c'était sans compter sur l'imagination débordante de la SNCF en ces jours de concours : le prochain train était annoncé pour... 7h36. A cause d'une avarie technique, les autres avaient été annulés. Petite panique : j'appelle Flûtine pour qu'elle prévienne le lycée.
Pour faire court, sachez que j'ai eu le train prévu, que j'ai trotté ensuite dans le métro et que je suis arrivée au lycée Buffon à 8h13 exactement. Deux minutes avant l'appel et le tirage des sujets. Heureusement que je suis de nature solide, quand même.

Et nous voilà au moment fatidique : le tirage au sort. La leçon, je le rappelle, est une épreuve physique : six heures de préparation, et 50mn de passage en tout.
Je discute avec un agrégatif qui est dans les mêmes attentes que moi (et beaucoup d'entre nous) : pas Rimbaud, pitié, pas lui; le film de Melville siouplé, pitié; et Robbe-Grillet en deuxième position dans ce tiercé : moindre mal.
On me propose deux petits papiers. Je prends celui de gauche sur une impulsion. Je l'ouvre.

Effroi : "Poésies 1870-1871. Poésies 1872. Règles et dérèglements." Rimbaud, donc. Je redescends, digne, en salle de préparation. Je commence à réfléchir. Je demande à mes camarades leur douleur rimbaldienne : l'enfance, l'érotisme. Je ne m'en sors pas si mal.

Je n'ai rien laché pendant les six heures. J'avais mal au ventre sur la fin. Des sortes de crampes. Un gros glouglou récurrent. J'ai avalé deux tic tac menthe forte, histoire de faire allusion face à ses aigreurs d'estomac.
Mais j'avais sous les yeux onze pages quasiment entièrement rédigées, un plan qui me paraissait potable, et de nombreuses références. J'ai bien fait attention de ne pas m'appuyer sur des textes hors corpus (c'était l'un des pièges).

Je suis encore allée un peu trop vite (33mn au lieu de 40). Mais j'étais fluide, claire et je n'avais pas fumé les pages de mon Rimbaud pour élaborer un plan fumeux.
Questions du jour en entretien : connaissez-vous les interprétations des spécialistes sur le titre "L'Orgie parisienne" ? quel poète a repris la voie ouverte par Rimbaud si lui a repris celle ouverte par Baudelaire ? pourriez-vous expliquer "Racine - après lui, le jeu moisit" ? quelle différence faites-vous entre norme, référence et règle ?

J'avais les réponses à toutes ces questions, sauf la première. Et puis j'en ai oublié, vous imaginez bien. Je suis sortie, un brin branlante, quelques secondes. Sourire aux lèvres. Je l'avais fait. Ne pas sombrer devant Rimbaud. Ne pas me laisser écraser. Etablir un plan d'étude, comme un plan d'attaque. Avoir des choses à dire. Sortir la tête haute de ces trois épreuves.

Je l'ai fait.

Et si je n'ai pas l'agreg, je ne regretterai rien concernant mes prestations. Je suis allée au bout de mes capacités face à ces sujets. Je n'aurais pas pu faire mieux.

Ensuite, comme chaque jour, j'ai appelé Flûtine et Tinette. Envoyé des sms aux plus proches, pour tout clôturer dignement. J'ai pris le métro, en ayant soudain faim. Flûtine n'étant pas encore rentrée à la maison, j'ai décidé de me balader du côté de Saint-Lazare. Sur le trajet, j'ai cherché sur Google le nom de la femme qui m'avait interrogée en leçon : impression de la connaitre. Vue au capes ou ailleurs ? Ah, ben c'est l'inspectrice régionale de lettres. Gloups.

Sur St Laz, envie d'un moka chocolat blanc et d'une tranche de cake au thé et aux framboises dans une enseigne bien connue. Il y avait du bruit, je crois, mais je n'entendais quasiment rien. J'étais encore dans ma bulle. Sept heures  de réflexion d'affilée, c'est dur d'en sortir.

Cake

Je vous jure, monsieur l'agent, qu'il y avait un cake dans cette assiette !

Puis direction la Keufna, pour voir : je ne suis pas sortie de ma caverne depuis un mois. J'ai zieuté un boitier Nikon qui me tente, acheté un CD d'Otis Redding par simple envie depuis quelques jours (je l'avais en cassette audio il y a des décennies), et trois dvd : des classiques de la collection René Château (Nana, Les Liaisons dangereuses, Boule de suif).

Et là, pour tout vous dire, je sens la fatigue tomber progressivement. Impression d'avoir -enfin ?- des cernes. Flûtine ne va pas tarder. Je crois que je suis bien. Je peux attendre les résultats sereine. J'ai joué le jeu. Mais il va quand même falloir que je me repose un peu, je crois...

12 avril 2011

J2

Réveillée à 4h55, levée à 5h05; partie à 5h55, j'ai vu le train de 6h09, annoncé sur le site ratp, passer à 6h01. J'étais déconfite. La question que l'on se pose de suite, c'est : à quelle heure est le prochain train ? Puis : vais-je arriver en retard ?

ratp_appli

Dieu Métro merci, je suis arrivée ric rac au lycée pour poireauter patienter dans le hall et m'inquiéter à l'idée de tirer un sujet atroce du type un poème obscur de Rimbaud à commenter. Il ne restait que deux papiers dans l'enveloppe des sujets. J'ai eu l'un des derniers chapitres des Essais I. Décidément, c'est mon année Montaigne. Seul souci réel, la question de grammaire : les propositions subordonnées (sauf les relatives, parce que ça serait trop facile, hein).

J'ai bien utilisé mon temps de préparation, mais il faisait atrocement froid dans la pièce. En faisant la question grammaticale, j'ai peu paniqué, me disant que j'énumérais sans doute des évidences, mais qu'au moins je "remplissais". En revanche, en passant à l'oral, j'ai bien senti à quel point j'étais affreusement mauvaise -comme tout le monde- dans ce domaine.

Questions grammaticales du jour : "que" peut-il avoir la valeur de "si" dans la grammaire moderne ? une proposition subordonnée est-elle toujours dépendante syntaxiquement de la principale ? d'ailleurs, le terme de proposition principale est remis en question aujourd'hui; comment l'appelle-t-on dans la grammaire moderne ?

Questions sur le texte Montaigne : qu'est-ce le souverain bien en philosophie ? quel lien pourriez-vous faire entre cette notion et César, justement mentionné dans ce chapitre ?

Il reste donc une épreuve, la plus physique : la leçon. Six heures de préparation, 50mn de passage, entretien compris (et je vous fais la vidange ? je vous change les pneus ?). Je redoute affreusement Rimbaud : si je tombe sur lui, je suis en danger pour valider l'agrégation car il y a un risque énorme d'avoir environ 05/20.
Seules autres possibilités : Robbe-Grillet ou le film de Melville. Je prie pour avoir le film et "briller" dans une épreuve.  Mais là, Arthur me nouerait presque...

11 avril 2011

D-Day

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Scrabble "arrangé" hier soir par Flûtine

 

Première épreuve, passée. Il s'agissait de la littérature comparée. Je suis tombée sur... Neruda, un extrait du chant II, l'un des plus célèbres : "Les hauteurs du Macchu Picchu". Je ne sais pas du tout ce que vaut ma performance : impression d'être passée un peu à côté du texte, tout en me disant que les questions sont faites pour déstabiliser, gratter là où ça fait mal et que je ne dois pas me fier à cela.

Exemple de questions retorses auxquelles j'ai eu droit : pourquoi Neruda écrit-il Macchu Picchu et non Machu Picchu (qui est la bonne orthographe) ? les entrailles de la terre, toute cette thématique, cela vous évoque quoi  dans la mythologie ? faites toutes les remarques nécessaires sur l'expression "les lampes de la terre".

J'ai tenu le temps imparti, j'ai bien fait une intro et une conclusion (choisissant un vers du passage pour terminer en beauté), j'ai articulé, j'ai accepté des auditeurs (qui ne m'ont rien dit après...). Et je n'ai pas sombré malgré mes réponses vides; j'ai tout enchainé, stoïque.

Pour l'explication de texte et la leçon, mes préférences portent sur 50% des auteurs. C'est peu et c'est beaucoup. Exemples de sujets tombés en leçon : Néron dans Britannicus, le corps dans les Essais 1, la jalousie dans La Jalousie (je tire mon chapeau à Inthemood). Gloups.

Je vais me lever très tôt demain... Il faut tenir physiquement. Heureusement, Flûtine est là pour s'occuper de moi. Elle et bien d'autres ont l'air d'avoir aussi passé un oral aujourd'hui, en même temps que moi. C'est peut-être ce qui me rend plutôt sereine. Allez savoir.

 

 PS : si quelqu'un a la réponse concernant l'orthographe du Ma(c)chu Picchu, je suis preneuse : cela me taraude.

10 avril 2011

J-1

Histoire de vous tenir au courant, un petit peu...

On m'a attribué un numéro de candidat, j'ai noté mes heures et jours de passage, j'ai même pris en photo les feuilles affichées pour être bien sûre. Demain, littérature comparée. Mardi, explication de texte/grammaire. Mercredi, leçon. Il n'y a pas grand-chose à en penser, hormis que le gros morceau, le plus physique (6h de préparation, 40mn d'oral, 10 mn d'entretien) arrive en dernier. Je vais devoir me préserver, tout en donnant mon maximum sur chaque épreuve.

J'ai relu mes cours ce matin, et je vais sortir cet après-midi pour ne pas m'y perdre.

jury

L'épreuve de grammaire m'inquiète particulièrement. Et puis j'ai rêvé cette nuit que j'avais Charles d'Orléans en leçon mais que le sujet m'était totalement obscur...

Sinon, je n'ai jamais été aussi peu angoissée, nouée que maintenant face à des telles épreuves. Et puis je me dis que face à des candidates qui demandent au président de jury "euh, est-ce qu'on peut porter des jeans pour les épreuves ?", j'ai mes chances. Ceci étant, il n'y avait aucun absent à la réunion : ça donne le ton.

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