Retiens la nuit
Ouhlalalala, ma bonne dame ! Je ne suis vraiment plus habituée à me coucher à pas d'heure : au lit à 5h30, levée (en me forçant à dormir plus de quatre heures) à midi et demi, je suis assez déphasée, là...
Pourtant, je n'ai quasiment pas bu, comme à mon habitude. La soirée fut bonne, en compagnie d'Emy et de ses amis. Je dois reconnaître qu'au début, je me suis sentie un peu de trop, pièce rapportée au milieu de ce groupe qui se côtoie depuis des années, assez silencieuse et effacée... Je ne savais pas trop quelle attitude adopter. D'autant que les trois couples présents avaient des enfants, et que l'unique autre célibataire n'était toujours pas arrivée...
Pour tout dire, et Emy a beau me lire, cela ne change rien à ma franchise habituelle, les discussions de parents sur la qualité du sommeil, les biberons, la question du "faut-il préférer la gigoteuse à la couverture ?", et tutti quanti, ce n'est pas ma tasse de thé. Je me suis sentie décalée face à ces trentenaires "standardisés" (pas dans le mauvais sens du terme, simplement socialement bien plus intégrés que moi), et ma position de célibataire homo de 35 ans n'est parfois pas confortable.
J'ai compris que je n'avais pas grand-chose à dire dans ces discussions, ce qui n'aide pas à l'intégration, j'en ai conscience. Ceci étant, les plats défilants, l'alcool réchauffant les esprits, et les blagues du Boubou d'Emy m'ont permis de me sentir progressivement mieux au sein de cette équipée de Saint Sylvestre. Nous avons joué au Time's up à trois heures du matin, ce qui, pour moi, a été le moment le plus sympa.
En repartant, nous avons découvert que les pompiers étaient dans l'immeuble en raison de l'incendie d'une grosse poubelle verte, sacrifiée en hommage à 2010... A 4h30, j'ai filé dans la nuit silencieuse (la qualité du silence dans ces heures-là est exceptionnelle, je trouve), l'esprit très clair et heureusement, car en voyant les abrutis sans doute éméchés du périphérique et de ma banlieue, je me suis dit qu'il fallait être sacrément réactive pour rentrer en vie.
Les chats m'ont quelque peu disputée de rentrer si tard (ou si tôt, cela dépend de quel point de vue on se place), et je me suis enfin couchée, un peu énervée après cette soirée (vous savez, cet énervement dû à une activité plus intense que d'habitude, qui vous empêche tout bêtement de dormir, parce que vous avez passé les heures les plus difficiles de la nuit).
Et me voilà à 14h, avec le goût du café et des biscottes en bouche, les yeux gonflés, en train de me motiver pour faire mes abdos du jour, et me motivant aussi pour rejoindre des copines à la Tour Eiffel ce soir...