Rétro pédalage
Je me force à reprendre le fil de mes entrées, pour retrouver un semblant de rythme. J'ai du mal à penser "comme avant". Comme si la mort de F. m'avait replongée dans des sensations anciennes, presque occultées. La vase remonte. L'échelle des valeurs se remet d'aplomb aussi.
Mes pensées (oui, le terme est prétentieux : je ne suis ni Pascal ni Cioran, encore moins Baudelaire ou Bobin) tournent autour de la mort en général, de la mienne aussi et évidemment; de la place de la religion; de l'amour, celui qu'on renie souvent, celui qu'on accepte...
Je ne sais comment les présenter encore. Tout est mélangé.
Je dors mal, par blocs de quelques heures. Pas endormie avant une heure du matin, réveillée au moins quatre fois en sursaut, le lit étant le témoin et la preuve de mon agitation nocturne.
Et puis ce matin, j'ai reçu le courrier de rentrée du lycée. Le programme annoncé pour deux jours. Ambitieux mais salvateur : je me dois de replonger dans le quotidien.
Un beau vélo m'attend, même s'il ne tolère pas de porte-bagage, apparemment. Je ferai l'essai d'aller au lycée en me chronométrant et en constatant si, oui ou non, ce trajet est fatal à ma fraîcheur.
Le mien est noir, aux écritures orangées, avec la selle blanche.
En attendant, je vais déjeuner puis je ferai une sieste : arriver à la rentrée avec des cernes sous les yeux, ça ne fait guère crédible ni sérieux.
Non ?