Ce matin, les chats ont tenté de me réveiller à 6h30 puis 8h30, en vain : levée à 10h. Ben ça m'a fait du bien. J'ai le sommeil agité, mais je sens quand même le besoin de me reposer et de trainasser au lit. Petit-déj en lenteur, et décisions pour le programme de la journée. Au final, préparer des trucs frais pour ma mère qui revient demain de vacances, aller voir ses chats, essayer de réparer son ordinateur. Mais celui-ci est fichu, mouru, grillu. Elle récupèrera le mien dans la semaine, mais cela signifie pour moi des heures d'installation, de maintenance technique, rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa euh non, rhuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu pour la rime !
Sinon, hier soir, j'ai rencontré Micahuète sur mon balcon. Elle a vu du soleil, elle passait par là, et hop ! Du coup, elle a eu l'extrême honneur d'admirer mon abattant design et mode. Et elle m'a sauvée de deux araignées (pfff, j'étais ridicule, moi).
Là, j'attaque mes fraises. J'en ai trop pour moi seule, mais tant pis...
Il y en a une que cela indiffère et qui s'étale mollement et magnifiquement au soleil de ma solitude...
Ce soir, et ce n'était pas prévu, c'est poker chez Pumpkin ! Elles sont vraiment sympa ces soirées entre filles. On rigole, on ne joue pas trop d'argent, on mange en fonction des envies, elles boivent et moi je sirote. Cela me détendra de ma semaine composée de six rapports dont cinq concernant la 6ème sport. Nous n'avons que cela dans notre carquois, nous les profs de ce collège mal réputé. C'est bien maigre et bien triste...
J'ai donné un cours particulier de philo, ce soir. Sujet choisi par mes soins : "Peut-on désirer sans souffrir ?" Bon, le bilan, c'est "pas vraiment, même si on le veut". Je maîtrise l'art de la synthèse, hein ? Sinon, en début de cours, la mère de mon élève (aujourd'hui en terminale, alors que je l'ai connu en 4ème...) est arrivée avec un petit paquet sous le bras : c'était une parure Waterman rouge laqué. Je n'en suis pas revenue. Comme ça, sans raison.
A part ça, les schtroumpfs ont été infernaux ce matin. Je dois absolument prendre le temps de vous raconter deux trois choses édifiantes... Mais avant, repos de la guerrière. Demain , cours puis Karouf puis Tati puis BHV ! Piouh...
Ayè, mes histoires d'abattant wc prennent fin ! Je n'en pouvais plus d'avoir mon séant dans le vide, jonglant de gauche à droite, à cause d'un pas de vis défectueux. Là, j'ai investi dans du lourd, du solide, du résistant aux vis teigneuses : Wenko, une marque allemande qui a une certaine assise (mouarf !). Je suis tout émerveillée d'admirer mon joli abattant qui ne bouge pas d'un poil -argh c'est maladroit- d'un chouya. Et en plus, il est beau :
Je ne pousserai pas la vis le vice jusqu'à vous le prendre en photo ouvert. Quoique, en y pensant bien...
Ce matin, j'ai fait un essai approximatif avec la 6ème sport : j'ai mis une barre en face du nom de chaque élève, à chaque fois que je devais intervenir pour le reprendre, le faire taire, lui suggérer de copier la leçon, etc. En 55mn de cours, j'ai comptabilisé au total 45 interventions environ... Il a aussi fallu que je fasse venir une CPE en cours pour lui demander si ces chers petits pouvaient nettoyer la salle eux-mêmes : du jet de boulettes de papier, nous sommes passés au lancer de marqueur, stylo, règle... Ils s'agitent dès que j'ai le dos tourné. Donc, sur les 55 mn de cours, j'en retire 5 de visite de la CPE. Ce qui nous ramène à une intervention par minute à peu près...
Sinon, sur le grand débat du moment (à lire avec une voix nasillarde et le petit coup de trompette avant : "La violence à l'école"), aux relents politiques douteux, voici un article fort intéressant à lire. J'apprécie en particulier la réponse à la dernière question.
Cette semaine, la consigne était musicale. Trois morceaux instrumentaux, qui m'ont désarçonnée... Voici pourquoi.
Ceci n'est pas un texte.
J’avais quinze ans environ.
J’avais choisi une colonie de vacances de trois semaines avec des activités
artistiques : photographie, calligraphie, danse.
Danse… Rien qu’à l’idée, j’avais
peur. Mal dans mon corps, timide à l’excès, pas encore assez vieille pour
comprendre ce que j’aimais dans le corps de l’Autre, complexée. Une
adolescente, quoi. Et puis je détestais danser.
Pourtant l’approche de la prof
fut aussi déroutante pour moi que géniale. Il s’agissait de danse
contemporaine, un peu dans le style de Carolyn Carlson, que je ne connaissais
évidemment pas. La première année de cette colo, je me suis tout pris en pleine
tête. Tous mes sens étaient en alerte, bouleversés de tant d’émotions. Je le
vivais même mal, cet excès.
J’ai décidé l’été suivant de
réitérer. J’avais seize ans. J’étais prête, enfin. J’ai pu utiliser mon corps à
des fins artistiques, sans être morte de honte. J’ai même fait alors mes
premiers autoportraits, genre photographique que je n’ai jamais lâché depuis…
Et puis il y avait la danse. J’acceptais enfin les conseils, les directions que
mes pas allaient suivre : je recevais, et donc je donnais.
Je comprenais que mon corps
pouvait être beau, en lui-même. Qu’il avait son propre langage, et que je
pouvais créer sa grammaire, ma
grammaire. Depuis, j’ai beaucoup occulté tout cela…
Pour les cours de danse, C. avait
un gros poste à cassettes (oui, c’est d’un autre âge, je sais) qu’elle
transportait partout. J’y ai entendu mille choses. Mais cet été-là, j’ai pris
deux baffes musicales : La Callas, et René Aubry.
C., pour le spectacle de fin de
séjour, faisait un solo sur « Casta diva », évidemment interprété par
Maria Callas. Je n’avais jamais rien entendu d’aussi beau. J’en ai pleuré, lors
de la première répétition. Je m’y revois
encore…
Et puis il y a eu René Aubry.
Musique instrumentale qui m’a accompagné les années suivantes, dans mon
quotidien. On avait du mal à trouver ses albums dans le commerce, et ceux-ci
valaient chers, à l’époque. Je les ai toujours.
L’écoute unique des morceaux de
la consigne m’a ramenée à lui et à ces souvenirs d’adolescence. Mais si je suis
honnête avec moi-même, je n’ai pas pu les réécouter parce qu’à la fin du film
que j’ai déroulé de mon passé, j’ai accroché un wagon supplémentaire :
vers la fin du deuxième séjour, j’ai poussé ma mère à me dire au téléphone ce
qui n’allait pas. Je sentais à sa voix, à chaque fois que nous parlions, elle à
la maison, moi dans une cabine, qu’une faille se faufilait. Et je n’avais pas
mon père en ligne, lui, le silencieux gourmand de téléphone.
On lui avait découvert des
ganglions et il devait se faire opérer. On mettrait en culture pour voir s’il
n’y avait rien de malin ; mais lui, le sportif, non fumeur, buveur d’eau,
ne craignait rien, n’est-ce pas ?
Au retour de NY, le dernier album de Juliette Gréco m'attendait, coincé dans un emballage serré. "Je me souviens de tout". J'ai tourné autour quelques jours, je l'ai regardé, lisant les textes, découvrant les compositeurs et auteurs... Un matin, dans la voiture, j'ai commencé à l'écouter. Et là, déception. Impossible, me dis-je, de ne pas accrocher du tout. Au bout de trois chansons, j'ai coupé. L'album a stagné dans la voiture quelques jours encore. Je l'ai remonté à la maison. Puis il a pris la poussière sur mon bureau. Pourtant, "ma" Juliette me souriait merveilleusement.
Je sais qu'il est des albums qui se refusent à une première écoute. Alors j'ai persévéré ce matin, dans le calme de mon appartement. Il est évident que ce ne sont pas des chansons à écouter en voiture en première découverte. Les textes collent parfaitement à la dame et sa voix n'a rien perdu de son envoûtement malgré les années... Ce soir, sur Fip, à partir de 21h, la radio lui offre deux ou trois heures de sa propre sélection. J'ai hâte d'entendre le velouté de sa voix... En attendant, voici l'un de ses dernières associations : Gérard Jouannest, son mari et ancien pianiste de Brel, excusez du peu, a composé une bonne partie des musiques de l'album d'Abd Al Malik, Dante (il faut vraiment que je l'achète). Et sur ce morceau, Gréco et Al Malik se répondent...
A part ça, je découvre depuis quelque temps Alexis HK. L'un de ses derniers titres, "Chicken manager", absolument génial, devrait beaucoup plaire au Cpe et à Ed, par exemple... Je vous mets le seul lien que j'aie trouvé sur le net : la qualité sonore n'est pas parfaite, mais vous pouvez suivre les paroles sur Youtube, à droite de l'écran...Edit de 15h20 grâce à Laura : allez écouter le morceau ici !
Enfin, il y a Luciole. J'aimerais en connaître plus mais j'ai eu un coup de coeur pour son titre "Perpendiculaire". Si vous avez Realplayer, vous pouvez aller l'écouter ici.
Vendredi soir, Comtesse devait passer à la maison, mais nous avons reporté au lendemain. Ceci ne m'a pas empêchée de faire un brin de rangement et de ménage pour la recevoir durant l'après-midi.
Le lendemain, donc, déjeuner avec Comtesse. Je l'avais aguichée avec une promesse de soleil sur le balcon, mais ce dernier a disparu d'un coup en début d'après-midi. Tant pis pour lui : il n'a pas pu nous illuminer. Nous n'avons rien perdu de notre enthousiasme non plus, étant donné que Comtesse a voulu essayer la Wii et faire du yoga sur la balance board. C'était plein de sourires et de rires partagés.
Le soir, discussions sur le net : sympa avec Micahuète.
Coup de fil en fin d'aprèm : on m'offre l'occasion le lendemain d'aller à Roland-Garros pour assister à quatre matches sur le court central ! Je dis ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, évidemment. Je ne suis pas une grande fan de tennis mais j'apprécie. Et je me dis qu'aller une fois là-bas, c'est à faire.
Nous avons littéralement cuit sur place. J'ai d'ailleurs un coup de soleil malgré la crème étalée régulièrement. Ceci étant, j'ai assisté à des matches plus ou moins intéressants. J'attendais surtout celui de Mauresmo. Non pas par sympathie gay (c'est un non sens, selon moi), mais parce que j'aime bien la joueuse et j'ai toujours apprécié son fair play. Son match a seulement commencé à 20h (c'était le dernier des quatre), car celui de Gilles Simon s'est étalé sur cinq sets (le Français a gagné, mais vraiment sans panache, je trouve).
Court central
Mauresmo affrontait une jeune Allemande qu'elle avait battue cinq fois auparavant. Celle-ci était attifée comme l'as de pique, mais en rose. Bref. Vous le savez déjà, Mauresmo a perdu. Une vraie cata : elle a la poisse avec la terre battue, c'est incroyable ! Quinze participations, et elle n'a jamais passé les quarts. Elle qui a gagné deux grands chelem et environ 25 tournois...
Mauresmo
Enfin voilà, je suis rentrée vers 22h15, rouge et suante, mais ravie d'avoir vu "en vrai" des joueurs de haut niveau. Ce que j'admire chez eux, c'est le relâchement complet de leur corps à chaque coup porté... Il y a une grâce, un flottement improbable, une sorte d'élévation... que je leur envie, peut-être. Mais surtout que j'aime à regarder.
Ivanovic
Simon
Le seul truc désagréable, c'est que quand on est dans les tribunes, on a droit à une chose dont on est épargné chez soi devant un écran : les odeurs. Je ne sais pourquoi, j'ai eu systématiquement des voisins qui voulaient me montrer leurs orteils, ou bien qui suaient beaucoup et s'agitaient tout autant...
A part ça, je vous le dis : les tarifs des boissons, sandwiches, etc est totalement scandaleux, et en plus on ne peut payer qu'en espèces. En revanche, on sent la machine rôdée : l'organisation est impressionnante. Le public est chamarré, mais avec une majorité de crâneurs professionnels, dont La Bruyère se serait régalé...