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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
31 mars 2009

Sakapus is back again

Sakapus, la délicieuse et talentueuse prof que j'ai remplacée pendant six mois, m'a envoyé un mail hier soir, que je découvre au matin. Tenez-vous bien : je me suis trompée dans une référence sur la liste de Bac envoyée, et elle voudrait que je corrige moi-même cette coquille et que je lui renvoie la dite liste...
Je précise que je l'ai évidemment faite au format Word et qu'il n'y a aucun souci pour que Sakapus se bouge les phalanges et tapouille elle-même. D'autant qu'elle devra le faire pour les dernières séquences. Pensez-vous qu'elle va me demander de compléter la liste jusqu'au Bac ?
Mystère...

shadocks_1_

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30 mars 2009

Dégommée

Aujourd'hui, pour la première fois de ma carrière (et sans doute pas la dernière), j'ai reçu deux projectiles en faisant cours. Il s'agissait de morceaux de gomme. Cela paraît mou, une gomme. Ben non.

gomme

Le premier coup a été porté pendant que j'écrivais au tableau, et je l'ai reçu sur la cuisse. J'ai évidemment fortement réagi, demandé qui avait fait ça, etc. J'ai donné une heure trente au coupable pour venir s'excuser. Vingt minutes plus tard, je lâche les fauves en récré, et au milieu de l'agitation, je reçois un autre morceau de gomme sur... la tempe droite.
A la fin des deux heures avec cette 6ème aéronautique, personne n'était venu faire son mea culpa.

Voilà, c'était la partie "how to have fun in a classroom ?".

Sinon, ma mère m'a offert un mega cuit vapeur qui tue la graisse mais garde les vitamines. Et ça, c'est l'arme fatale de mon régime. Au fait, j'ai perdu 500 grammes en une semaine. Cela paraîtra dérisoire à certains, mais pas pour moi.

seb_vitacuisine

Et ça, c'était la partie "how to loose weight ?".

Allez, je vais tenter de me cuisiner mes filets de cabillaud dans mon arme fatale.

30 mars 2009

-500 grammes

Tout à l'heure, je vous raconterai mes dernières aventures de prof. Mais auparavant, dans ma folle vie exaltante, je vais aller chez Karouf faire des courses pour le régime et rejoindre ma mère, qui m'a déjà épuisée hier...

28 mars 2009

Les deux enfants

Consigne 53 : Chez le psy, cette semaine!

Installez vous sur le divan, confortablement.
Vous y êtes à l'aise ? Bien calé(e)s ?
...
Respirez un grand coup...
Encore plus profondément....
Fermez les yeux...
Complètement...
Parfait...
Vous êtes dans un endroit agréable, où ce qui se passe est bon. C'est sans doute hier, la semaine dernière, il y a 3 mois, 2 ans, 20 ans... Vous vous en souvenez....
Où êtes-vous?
Décrivez le lieu, l'entourage ce que vous y faites...


En 1996, je suis allée à la fête de la musique, seule, dans Paris. Je me suis promenée du côté des Tuileries, alors qu’il existait déjà cette petite fête foraine dans le parc.

J’avais bêtement tué des ballons au plomb, et remporté une peluche que je brandissais naïvement, comme un trophée de voyage en solitaire.

En arrivant sous les arcades du Louvre, j’ai écouté un saxophoniste, je crois. A côté de moi, une femme tenait dans ses bras sa petite fille. J’ai entendu son prénom : nous portions le même.

Trois jours plus tard, le 24 juin 1996 donc, j’écrivis ce texte au lycée, que j’intitulai Les Deux enfants

« Sans le savoir, elle portait votre nom. Une enfant de nulle part, derrière des lunettes trop épaisses pour des yeux d’innocence, dans les bras de sa mère. Un sourire exquis comme un fruit, qu’une voix de princesse recouvre joyeusement. La peluche que vous lui avez offerte n’a pas de nom. Sur le moment, vous n’en aviez pas trouvé. Un petit chien fripé, perdu dans vos mains de jeune fille lointaine, que l’enfant faisait danser sous vos yeux scintillants. C’était du bonheur pur. Un moment tout présent, que rien n’aurait osé altérer : ni vos souvenirs gangrénés par la solitude, ni vos doutes sur ce qu’il adviendra de vos amours multiples et unes. L’enfant et la mère souriaient. Devant ce chien sans nom, peluche douce de certitudes, des larmes ont perlé au fond de vous-même. L’enfant et la mère se sont éloignées. Les deux petites filles au même prénom se sont fait signe au revoir ; l’une tenant un petit chien marron fripé dans sa main toute ronde ; l‘autre tenant la fin de son enfance au fond de son regard, en faisant l’impossible –ne pas pleurer- pour qu’elle lui échappe définitivement. »

27 mars 2009

ça balance

J'ai tout mis dans le blender, et voilà le résultat :

J'ai décidé de me prendre en main niveau poids. J'ai atteint un "seuil d'inacceptabilité", sans doute dû à mon voyage prévu sur NY : je serai mal dans ma peau, mal vis-à-vis des autres (je n'ai pas attendu NY pour ça, remarquez) et je me sens mal physiquement. Alors je me suis donné deux ans maximum pour perdre les 20kg pris en cinq ans. Au programme, rien de violent : tableau hebdomadaire pour savoir ce que je mange, équilibrer la nourriture, arrêter les boissons sucrées, wii fit régulièrement, peut-être piscine. Je ne risque pas d'être très rigolote à cet égard les premiers mois, sans doute. Mais j'ai besoin de faire attention à moi et de cesser de m'auto-détruire (au moins sur ce plan-là).

p_se_personne

Je parle moins des cours et du collège parce que quand j'en sors, je cherche à déconnecter. J'ai souvent mal aux tympans; je suis assez désemparée face à mon impuissance concernant certains élèves, aussi... Les conseils de classe hier soir m'ont catastrophée : Droopy, le principal, baillait et a dû dire trois phrases en tout et pour tout. Pour les cas difficiles, il marmonnait un "Mmmm, d'accord... Elève suivant..." Seulement, c'est nous qui les avons en face, ces fameux énergumènes en perdition. J'ai trouvé que l'ensemble était bâclé. Les passages en cinquième étaient bradés (malgré des quartés gagnants à 5 en français/HG/math/anglais, plusieurs élèves n'ont eu aucune mise en garde ou réserve sur leur passage en classe supérieure). J'aurais mieux fait, peut-être, de rentrer chez moi à 11h30, plutôt que de rester au collège jusqu'à 17h15, heure du début des conseils...

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Ce midi, j'ai déjeuné avec Pep's, mon ancienne (étrange d'employer ce terme alors que je suis partie il y a seulement trois semaines) collègue de math au lycée. Nous avions rendez-vous en salle de profs. J'y ai étouffé : plus transparente que moi aurait été improbable. Les collègues ont fait comme si je n'étais pas là. J'étais Casper, quoi. Heureusement, Pep's est arrivée et nous avons bien ri pendant toute la pause déjeuner, dans un restaurant japonais. Il est finalement rare que je ne me sente pas obligée de faire la conversation, ou de tomber dans des circonvolutions diplomatiques de mise. Et puis c'est bon de rire de bêtises plus ou moins grosses. Phrase du midi : "Tant d'intelligence dans un si petit corps, c'est époustouflant !"

Pendant que je me faisais transparente en salle des profs, j'ai découvert un magazine littéraire très chouette : Books mag. Comme quoi, à toute chose malheur est bon.

Je me remets doucement à l'écriture et au mail art. Enfin, aux collages. Enfin, aux encres et aux plumes. Enfin, à des activités manuelles d'ordre artistique (oui, ça fait prétentieuse, mais comment le dire autrement ?).

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Vous semblez ne pas trop aimer les nouvelles couleurs du blog... Cela me chagrine un peu mais j'ai envie de continuer quand même... Ou alors je change encore, mais je trouve ça lourdingue, là.

Voilà, le mix du jour est fini !

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25 mars 2009

"Prendre un amour comme on prend le train"

new_york1

Dans environ quinze jours, je serai à New-York. Deux semaines de break réel. Deux semaines seule chez mon amie Kim. Je me concentre sur ce voyage (le premier depuis un bail) pour éviter de sombrer.
Je me retrouve avec mes angoisses, ma fatigue, mes kilos gênants, ma solitude, mais je m'accroche à ce périple comme à un radeau. New-York ne me sauvera de rien, je le sais. Mais être ailleurs, ce sera déjà beaucoup.
Notre époque moderne nous refuse l'isolement total, cependant : internet chez Kim et wifi dans les cafés, téléphone portable qui peut recevoir sms et appels... Il est loin le temps où, adolescente, je n'avais qu'un coup de fil à passer d'une cabine, en guise de message rassurant pour mes parents... On composait longuement le préfixe à l'international et le numéro; cela fonctionnait rarement du premier coup; on croisait les doigts pour que quelqu'un fût à la maison...

Allô, c'est moi. Papa ? Maman ? Oui oui tout va bien, je suis bien arrivée. Oui, je suis bien installée. Oui oui ,le voyage s'est bien passé. Je ne reste pas longtemps, ça coûte cher. Je vous embrasse. Oui oui Maman, ne t'inquiète pas. Bisous ! Bisous...

Là, ce sera un mot sur le blog, un mail impersonnel (mais y a-t-il des mails personnels ?), un signe virtuel quelconque. Même ma mère utilise le net aujourd'hui. Je ronchonnais de devoir les appeler quand j'avais quinze ans, mais je donnerais beaucoup pour devoir le refaire en arrivant à New-York.

Allô, Maman ? Papa ? Oui oui tout va bien. Le voyage était long mais ça s'est bien passé. Oui, Maman, je vais en profiter.  Oui, Papa, je ferai attention. Je sais que Papa aurait été content. Je ne reste pas longtemps, je suis chez Kim. Bisous ! Bisous...

Et personne avec qui partager cela.

C'est moi. Oui, tout va bien mais... tu me manques.Je t'aime.

Il n'y aura personne au bout du fil, cette fois-ci.

24 mars 2009

Ulysse, reviens !

ulysse_31_1

Comme je me sens un brin désabusée et que j'ai perdu pas mal de mes illusions (tant sur le plan scolaire qu'ailleurs...), je me dis que sourire des perles de mes élèves est toujours mieux que d'en pleurer...

6ème, les contes et légendes de la mythologie

* Il est bouvier. cela consiste à garder les vaches et les beaux.
* Ulysse se fait passer pour un médiant.
* les prétendants sont ce qui voulait épousé la femme d'Ulysse et le tronne d'Ulysse
* ils ont une peur verte (trouvé environ quatre fois)
* il adopte l'attitude ennervée
* elles sont pandut avec un cable de navirent
* les dansseuces
* il à préférée dansez

6ème, grammaire, l'impératif

* il séret à donner un sanse à la phrase
* fraimirres (= frémir)
* tressaillir : c'est le verbe traillir
* assaillir : veut dire asseleï vous (= asseyez-vous...)
* t'est toi on ta pas parler !
* fais t'est devoir ! / fait-es devoir !
* assaillez-vous !
* ne s'oions pas découragés (ben ça va être dur...)

22 mars 2009

Pop flop

warhol_marylin

Aujourd'hui, j'ai fait l'expo Warhol. Celle dont on parle tant, celui que tout le monde croit connaître.
N'étant guère sensible à cette tranche de l'art (j'entends pas là que je reconnais le talent, mais que les toiles ne me "touchent" pas), j'y allais assez optimiste et relativement vierge puisque je n'avais jamais vraiment vu de toiles de Warhol.

Malheureusement, je reste sur ma faim : la scénographie était relativement mauvaise (chronologique mais sans explications claires), les toiles un brin répétitives, surtout vers la fin de l'expo. Je reconnais l'aspect novateur de l'artiste, cela est incontestable. Mais peut-être qu'ayant ouvert la porte à d'autres peintres, son oeuvre me paraît moins percutante, du coup.

Ceci étant, j'aime sa recherche sur l'autoportrait (le travestissement, les photomatons...) qui traverse sa vie. A mon humble niveau, j'en fais depuis pas mal d'années et cette quête de soi m'a toujours fascinée. Mais il n'y avait pas de quoi satisfaire ma curiosité à cet égard, loin s'en faut.

warhol_travesti

J'aurais aimé que l'on nous parle plus de l'époque underground, du côté trash de l'artiste (mais il faut sans doute rester politiquement correct auprès du grand public). A ce propos, le public était varié et chargé en cri d'enfants. L'ambiance était assez étrange : comme si, finalement, nous n'étions pas à l'exposition d'un artiste immense et impressionnant. Dans les premières toiles, on découvrait les célèbres Marylin. J'étais devant, les connaissant forcément, et je les voyais comme si elles étaient encore une fois tirées d'un magazine ou éditées sur une carte postale.
Les gens pensaient apparemment connaître l'oeuvre de Warhol, ce qui est fort prétentieux (mais comme chacun sait, les expositions sont les Champs-Elysées des pédants). Dans les perles entendues sur place, en voici deux.

Une quarantenaire à ses enfants et à sa mère : "Warhol, il a compris un truc, et ça c'est su-per bien. Et ça c'est important : il a compris un truc su-per !"

Un dame à la canne, à son amie : "Oui, Kafka... Avec ses oreilles de chauve-souris..." Et l'autre d'acquiescer.

Sinon, j'ai adoré les couvertures du magazine Interview qu'il avait créé.

warhol_interview

Donc, au final, je suis restée sur ma faim, face à une expo fort grand public (pour ceux qui voulaient en savoir plus, nada) et qui me semblait parfois bâclée (oui, ça fait élitiste et pédante, je sais). Warhol voulait critiquer et dénoncer l'aspect mercantile, futile et lisse de nos existences. Moi, j'étais plongée dedans (surtout dans la boutique bondée de la fin de l'expo, quand j'ai vu un débardeur à 75€ ou un porte-clef ridicule à 26€). C'est l'arroseur arrosé ou le chat qui se mord la queue ?

(Je risque de compléter cette critique progressivement, car je crois n'être pas assez précise ni avoir fait le tour de ma réflexion)

21 mars 2009

La journée de la jupe

ecole_publique

Le souci des miroirs grossissants ou des loupes, c'est qu'ils peuvent déformer. Le film n'y échappait pas hier soir, forcément. Si l'on passe sur les incohérences et les impossibilités notables (les profs et le principal devant les caméras et "se lâchant", le jeune fille qui pianote sur le portable du grand méchant pendant que la prof cause avec son arme à la main, le coup de boule qui laisse Adjani sans une marque ni un nez cassé, les ados qui ont l'âge d'être en seconde ou première, les voir sortir de la salle sans aucun policier autour, etc...), ce film a été un coup de poing pour moi, je crois.
Certes, ma soirée avait été un peu lourde et j'étais légèrement à cran. Mais quand même. Comme le disait Télérama, le film commence sur une critique incisive, et s'achève en tragédie. On le sent. On est au coeur d'une tragédie moderne.

Les mots des collégiens sont ceux que j'entends, leur violence, leur absence de limites, leurs incohérences (que le scénario met bien en valeur : racisme, expressions toutes faites, notion d'honneur variable...) sont celles auxquelles je suis souvent confrontée.

Mettre en avant les origines arabes de la prof (et celles d'Adjani, n'oublions pas qu'elle est métisse) à la fin du film est une idée lumineuse (l'acteur qui joeu son père est très charismatique, d'ailleurs). Et cette réplique admirable après avoir entendu la prof parler arabe :

_ Madame, vous n'aviez pas dit que vous étiez...

_ ... prof de français. Je suis prof de français.

Toute sa foi d'enseignante est là, toute sa foi en l'école laïque, toute cette foi qui ne suffit pas à les sauver, à les amener plus haut qu'eux-mêmes, à transcender les inégalités, les injustices...

Jusqu'au bout, Sonia, cette enseignante abattue par tant d'idéaux déçus, aura voulu protéger ses élèves. Elle aura voulu être une justicière.

La dernière image, celle des filles en jupe devant son cercueil, est une jolie boucle, quoiqu'un peu surfaite. Je me suis dit, en me retenant de pleurer, que cela avait été peut-être sa seule victoire.

Moi, j'ai fait le bilan de mes échecs : échecs de prof, échecs de coeur, échecs de poids.

Et j'ai cessé de me retenir de pleurer.

(Mardi à 11h, Isabelle Adjani est l'invitée de l'émission Le fou de roi sur France Inter). Et n'hésitez pas à réagir, à donner votre avis, tout ça, parce que ce film s'y prête, forcément, et que c'est l'un des enjeux de celui-ci !

19 mars 2009

La journée de révolte citoyenne

Adjani_journ_e_jupe

Demain soir, sur Arte, passe en avant-première La Journée de la jupe, avec Isabelle Adjani. Le film sortira en salle mercredi prochain.
Je n'en ai vu que la bande annonce, et je suis déjà à moitié retournée : c'est l'histoire d'une prof de français dans un établissement difficile, qui découvre une arme à feu dans le sac de l'un de ses élèves. Et là, tout bascule. Le mince fil qui retenait cette prof de sombrer, se coupe.
Je me suis dit, dans l'après-midi, que finalement, c'était un miracle que ce genre d'événement n'arrive pas. Combien d'entre nous sont parfois au bord du précipice ? Qui connaît les tensions que l'on génère, celles que l'on reçoit au quotidien, la violence intrinsèque au métier aujourd'hui ?

Le film sera peut-être excessif, mais dans cette courte bande-annonce, dans la simple phrase d'un élève qui paraît innocente ("C'est bon, on veut étudier, nous..."), j'ai ressenti ce que je ressens parfois et que j'assume pleinement dans mon métier. Pourtant, de l'entendre hors contexte, cette phrase, elle m'a fait mal : le système retors de retournement de la situation (sous-entendu, c'est la prof qui s'énerve, pas moi, et elle m'agresse -cela me fait penser à un certain débat d'entre deux tours...), et la menace sous-jacente que l'on n'entend pas quand on est dans l'action...
J'ai dit à ma mère de regarder ce film sans savoir ce qu'il valait, même si les critiques disent Adjani et ces ados parfaits. Je serai demain devant mon écran. C'est assez rare pour être noté. Et je dirai ce week-end ce que j'en ai pensé.

Sarkozy et ses sbires (Darcos dans le peloton de tête) ne savent rien de nos vies, qu'elles fussent de prof, d'ouvrier, de médecin, de chômeur ou d'artisan. Comme premier pas, je leur suggère d'allumer aussi leur télé demain soir. Ils verront l'école que l'on redoute tous pour nos enfants, je crois, et la souffrance des profs à la loupe.

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