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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
31 janvier 2009

David et Goliath

Je ne suis pas mourue à cause de la mère de Lulu bien qu'elle fît 20cm et 20kg de plus que moi. Grande blonde prof de sport pas loin de la cinquantaine, si elle en avait décidé ainsi, je serais devenue balle de base-ball...

baseball

Le début de l'entretien a été tendu et le reste guère satisfaisant pour moi. Elle monopolisait la parole, me la coupait souvent, tout en prenant des airs de politesse et de grande conseillère.
Ainsi, j'ai entendu quatre fois au moins "J'ai 24 ans de métier", ou encore des petites phrases faussement innocentes du type "Je ne suis pas là pour vous attaquer, je veux juste comprendre".
Maintes fois aussi le verbe "conseiller" est sorti de sa bouche à mon égard, et là c'était vraiment pénible.: "Je  vous conseille d'encourager Lulu et de la soutenir". Quand je lui disais que l'attention variable de sa fille n'était pas propre à mon cours mais aussi commun à d'autres matières, elle retournait cela habilement en un : "Je vous conseille de ne pas vous couvrir et vous cacher derrière les collègues, les autres matières n'ont rien à voir"...
Par ailleurs, la dernière dissertation de Lulu, rendue hier matin, a culminé à 8,5. Interprétation de la mère : elle a été aidée par une amie ancienne prof à la retraite et agrégée; elle a fait la troisième partie presque pour vous faire plaisir...
Sinon, le spectre de la demande de classe prépa a été brandi. Ce sur quoi j'ai été franche : je ne changerai rien à mes commentaires sur les bulletins ni à ma notation. "Oh mais bien sûr, ce n'est pas ce que je veux !". Ben voyons. Si elle savait que selon moi Lulu n'a pas le profil d'une élève de prépa... "Elle a eu les félicitations tout le temps depuis la 6ème !" Grand bien lui fasse.
Traduction, donc, de tout ce discours pernicieux : vous êtes toute jeune, sans trop d'expérience, assez mauvaise, plutôt lâche. "Mais je ne suis pas venue pour vous agresser !"
Cette pseudo défense a débuté quand je lui ai dit de façon ferme  et directe que j'aimerais qu'elle arrête de critiquer ma façon de travailler et de dire qu'elle ne vaut rien. Elle ne s'est pas démontée et a joué son offusquée, mais j'ai dû la surprendre juste à ce moment-là.
J'ai aussi eu droit au classique et désormais standard : "Vous avez des enfants ? Vous comprendrez quand vous en aurez." Ces phrases me donneraient presque envie de vomir.

En bref, je suis déçue de moi-même : je n'ai pas été percutante comme je peux l'être souvent. Nous mettrons cela sur le compte de la fatigue.

Mais quand même, ça m'enquiquine sacrément.

A bas le vilipendage !

Ajout du 01er février : j'ai oublié de vous dire que le portable de Goliath avait sonné trois fois, et que cela ne l'avait absolument pas gênée...

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29 janvier 2009

Jonglerie

jongle

Mon coeur jongle. Un vrai pitre pas drôle.

La mère de Lulu est très remontée -paraît-il- et veut connaître mes "méthodes" parce que fifille avait 14 en seconde.

J'ai fini un paquet de dissertations et fait la correction de celle-ci, qui devrait faire tout drôle aux élèves.

Je n'ai eu aucun élève présent ce matin mais je suis quand même restée au lycée pour recevoir une mère d'élève de S ("merci pour votre disponibilité" ah ah la mère de Lulu m'a reproché le contraire) et subir une réunion pédagogique afin de finir de préparer les sujets des Bacs blancs et épreuves communes.

J'ai rongé mon frein de ne pas faire grave à cause d'une sale histoire d'argent. Parce que de ce côté-là, c'est comme le coeur : acrobatique.

Et je pense que cette manifestation n'a pas dû passer inaperçue... N'est-ce pas, Président ?

28 janvier 2009

Rien de neuf à l'horizon

Après avoir lutté à 1h11 du matin pour me persuader que non, je n'avais pas assez dormi; après avoir répété à Clochette 43 fois dans la nuit que non, il ne faut pas faire ses pattes sur mon pyjama; j'ai réussi à "dormir" jusqu'à 8h.
Comme j'ai tendance à oublier que le mercredi est mon jour de repos, j'ai décidé de me faire un long petit-déj', et d'agir de même pour la douche. J'ai juste rangé la cuisine (shame on me, l'évier dégueulait).
Là, je me mets tranquillement à mon paquet de dissertations grandioses. J'en ai pas mal en attente (cinq, six ou sept paquets, je l'ignore) mais la semaine banalisée qui approche pour les bacs blancs et les devoirs communs me permettra de corriger tout en surveillant. Youhou.
Si le coeur m'en dit, je sortirai peut-être une heure ou deux, histoire de "respirer". Rien n'est moins sûr.

27 janvier 2009

Affleure de sel

bon_de_colere

Bon, ok, aujourd'hui j'étais sans doute fatiguée (quoique pas plus que certaines fois) et un peu plus irritable. Mais quand même.
Trois choses en particulier m'ont énervée et ont fait "monter la sauce" progressivement.

1) Deux collègues, que j'apprécie relativement, m'ont demandé mon nom. Mon prénom. Et ma matière. "Ah bon, t'es là depuis septembre ?"

2) Lulu, l'élève dont je vais voir la mère vindicative et agressive vendredi, me croise dans un couloir et m'interpelle fort mollement. Elle se concentre en fermant les yeux pour se souvenir de ce qu'elle avait à me dire. "Madaaame, ma mère vous demande... si le rendez-vous de vendredi... est confirmé..." Je lui réponds, pendant que je retiens mes bras de toucher le sol tant ils tombent :
_ Votre mère veut que je confirme sa confirmation ?! Je lui ai fait un mail pour qu'elle confirme le rendez-vous et je dois le reconfirmer ?
_ Oh ben, chaiiis pââââs... C'est ma mère qui demande...
_ Je reconfirme donc sa confirmation, Lulu ! Vous croyez que l'on va s'en sortir avec cette prise de rendez-vous ?, dis-je mi agacée, mi amusée par l'absurdité de la situation.
Et je partis en pensant aux deux rendez-vous pris en moins de vingt-quatre heures par des parents de la même classe.

3) L'un des surfeurs du web pas malin, en STG, m'interroge sur trois formulations de questions pendant une interro toute basique sur le théâtre. Il me prend pour une idiote, ou bien me donne seulement cette impression (ce qui serait pire). Je lui dis qu'il parle pour ne rien dire et que ses questions n'ont aucun intérêt. Il renchérit pourtant. Le ton monte de mon côté. Au final, il se tait, vexé sans doute par une ou deux vannes de mon crû.
Je ressors du cours un peu sur les nerfs.

Et là, malgré un passage dans les boutiques histoire de me changer les idées, je suis toujours remontée comme une pendule pour rien. Pour rien ?

25 janvier 2009

Bagages à main, enclume au coeur

"L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas.» Jacques Lacan


Fuir n'est jamais la solution : on emporte avec toi ses problèmes et ses angoisses. D'ailleurs, ils pèsent lourd dans nos bagages.
J'ai cherché le bonheur, crû le trouver; il s'est évaporé. Aujourd'hui, je me dis que j'ai mal agi avec S., avec la Fée, avec moi-même surtout, peut-être.
Je me referme telle une huître, et j'enfouis loin ma perle.

J'ai tout pour aller bien sur un plan matériel, la santé n'est pas un souci hormis mon surpoids, et pourtant je me sens démesurément seule, abandonnée, en souffrance...

Je me suis abandonnée certainement il y a longtemps. Ou plutôt : "on" m'a abandonnée il y a longtemps. Le psy me l'avait bien dit : "Vous attendez, vous espérez quelque chose qui ne viendra jamais. Vous serez toujours le moteur, le déclencheur des actions, alors que l'autre est passif."

L'autre.

Celui qui , dans mon inconscient, m'a laissée alors que je n'avais pas deux ans. Celui qui, en faisant cela, m'a tatouée un "Je ne vaux rien" que je ne peux effacer. Celui qui a renoncé à son nom, que j'ai gardé jusqu'à mes six ans sans le savoir vraiment, en le sachant un peu.
Celui qui me lit sans réagir aux pires moments de ma vie : la séparation avec S., ma dépression, mon déménagement... Je l'aurais sans doute envoyé dans les pelotes, mais au moins il aurait essayé.

Je suis fatiguée de lutter, de m'imposer, de chercher à me trouver une certaine valeur au quotidien, qui justifierait mon existence. Je suis fatiguée de m'interroger sur l'amour ou l'intérêt que l'on me porte -et qui m'étonnent toujours. Je suis fatiguée de me réfugier dans la nourriture, sans pour autant être boulimique, mais l'image que je me renvoie correspond tellement mieux à ce que j'estime être...

Mon père, celui qui m'a donné son nom et tout ce qui va avec, n'a pas eu le temps de me rassurer un peu. De me dire qu'il était fier. Comme un paon. Je l'ai su des années après sa mort. Trop tard.
Je cherche souvent sa voix. Peur de l'oublier.

Je suis si fatiguée, depuis si longtemps...

enclume1


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24 janvier 2009

A mort la passiflore !

Après quatre réveils nocturnes, plusieurs rêves dérangeants (dont un sur le Sénégal, et cela faisait des siècles que je n'en avais pas rêvé), je me suis levée à 8h.
Bref, la passiflore ne me fait plus d'effet.
Sinon, je fais beaucoup mumuse avec mon nouveau portable et je crains de laisser tomber l'autre ordi de bureau... D'ailleurs, mon entrée d'hier soir et celle que j'écris sont envoyées de mon joujou.

A part ça, mes STG étaient toujours aussi amorphes mais bavards hier (j'ai prévenu en haut lieu que -pour l'instant- je n'en voyais aucun avoir le Bac français; ça, c'est fait); la seconde frappée trèèèèès remuante; la S dissipée; l'autre seconde bien trop cool. Exemple : recherches à faire pour le retour des vacances sur le Romantisme, le drame, Hugo blabla.

Interro prévue cette semaine. Par acquis de conscience, je pose une ou deux questions avant de lancer le contrôle.: qu'est-ce qu'un drame romantique ? Et le romantisme ?

_ C'est quand tout est parfait !
_ Et ça parle d'amouuuur !

Bref, ils n'avaient rien fait comme travail digne du lycée. Quand je leur ai dit qu'ils pourraient s'asseoir sur leurs lauriers au deuxième trimestre, ils ont moins souri. L'avantage avec ce genre de classe compétitive, c'est que ces "arguments" fonctionnent assez bien. Et j'ai donné le contrôle de lecture quand même (après 20mn de cours accéléré sur les notions à traiter... chuis trop gentille).

du_bellay

Sinon, toujours dans les réponses édifiantes, une élève de STG que je visais dans mes propos sur le pompage Google lève la main, et me demande presque innocemment : "Madame, j'ai interverti le I et le II, cela va nuire à ma note ?"
Très rapidement, ma tête a bouillonné car : 1) je m'attendais naïvement à un mea culpa 2) je pensais qu'elle allait réagir peut-être un peu vivement 3) elle n'a aucune gêne 4) le souci, c'est qu'elle a 02/20.
Je lui dis de venir me voir à la fin de l'heure pour en discuter. Elle vient, repose sa question, et je lui explique que j'ai un problème avec sa copie : elle voit la note et l'adresse internet du site plagié. Elle prend un air vaguement étonné.

_ Curry, vous voyez bien que c'est tiré de tel site ? J'ai imprimé le commentaire proposé sur le net...
_ Oh, mais pas tout, Madame !
J'ai manqué tomber de ma chaise, là.
_ Deux, quand même... C'est la plus sale note, hein ?, dit-elle presque gaiement et résignée, en se tournant vers ses copines.
Et elle s'en fut, tranquille comme Baptiste.

Au fait, ce que je lui reprochais, entre autres, c'est de n'avoir eu aucun recul sur le fameux commentaire : le gus qui l'a mis en ligne a donné comme titre de partie "La préférence nationale"...

23 janvier 2009

Lettre

Michelle, nous avons été de ces oiseaux
Qui se frôlent, portés en flèche à la lumière,
Et se poursuivent en criant toujours plus haut
Jusqu'à l'extase, trop pareille à l'éphémère ...
- Mais plus d'images entre nous : j'ai dit en rêve
les mots qui rendent la distance un peu plus brève
entre nos corps, ces personnages infernaux ;
tu savais en former d'assez étroits anneaux
pour qu'ils exultent à en oublier leurs frontières
et la mort qui attend, curieuse, derrière ;
moi, j'étais trop souvent comme un enfant distrait,
je voyageais, je vieillissais, je te quittais,
et quand nous sommes remontés vers l'aube crue,
c'est un spectre que tu guidais de rue en rue,
là où le chant du coq ne pourrait plus l'atteindre.
Et pourtant cette ombre t'aimait ... On ne sait pas
ce que l'on trouvera là-bas pour vous étreindre ...
- Habitante de cette nuit, tu penseras
sans trop de haine à qui demeure on ne sait où
et te frôla comme un oiseau sur les paupières
puis monta, sans cesser d'apercevoir dessous
ton sourire scintiller comme une rivière...   

Philippe Jaccottet

jaccottet_philippe

22 janvier 2009

Allumer le feu

Cloch_copies__5_

J'ai commencé à corriger un lot de commentaires composés maison de STG. Je n'ai pas de quoi me plaindre puisqu'ils ne sont que 18 élèves dans cette classe. Le seul souci, c'est que ces grands flemmards naïfs se sont précipités sur le net et ont recopié les "analyses" faites sur les trois premiers sites apparaissant.
Certaines sont douteuses : pour la veine patriotique de Du Bellay, on y parle de "préférence nationale" (beurk, ça a des relents de FN, ça). Ou encore, ce qui est très drôle à lire de la part d'élèves bovins qui me regardent avec des yeux de poissons morts même quand je leur demande quel jour nous sommes, j'ai eu droit à un "présent étendu". Il est évident que ce genre de notion est totalement maîtrisée en 1ère technologique.

Et ces chers petits n'ont pas fait preuve d' "usage et raison"...

Bref, avant d'aller en classe en fin de matinée, j'ai entonné nonchalamment  du Johnny, affalée sur une table de la salle des profs  : "Qu'on me donne l'enviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie / L'envie d'avoir enviiiiiiiiiiiiiiiiiie" de faire cours aux STG ! Et L. (ma copine de math que je vais appeler dorénavant "Peps",)  a enchaîné avec "Qu'on alluuuuuuume ma viiiiiiiiiiiiiiiiiie !"

Je propose plutôt la chose suivante : "allumer le feu" avec les copies.

Qui vient participer à ce feu de joie avec moi ?





21 janvier 2009

Solitude

Solitude

 

La solitude est comme une pluie

Elle monte de la mer à la rencontre des soirs,

Des plaines, qui sont lointaines et dispersées

elle va jusqu’au ciel qui toujours la possède

et là du ciel elle retombe sur la ville

Elle se déverse sur les heures indifférenciées

lorsque les rues se tournent vers le matin

Et lorsque les corps qui ne se sont pas trouvés

se détachent l’un de l’autre abusés et tristes

Et lorsque les hommes qui se haïssent

sont obligés de coucher ensemble dans un même et seul lit

Alors la solitude s’en va dans les fleuves


Rainer Maria Rilke

20 janvier 2009

Flying to the moon

Ce matin...

Divers07

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