David et Goliath
Je ne suis pas mourue à cause de la mère de Lulu bien qu'elle fît 20cm et 20kg de plus que moi. Grande blonde prof de sport pas loin de la cinquantaine, si elle en avait décidé ainsi, je serais devenue balle de base-ball...
Le début de l'entretien a été tendu et le reste guère satisfaisant pour moi. Elle monopolisait la parole, me la coupait souvent, tout en prenant des airs de politesse et de grande conseillère.
Ainsi, j'ai entendu quatre fois au moins "J'ai 24 ans de métier", ou encore des petites phrases faussement innocentes du type "Je ne suis pas là pour vous attaquer, je veux juste comprendre".
Maintes fois aussi le verbe "conseiller" est sorti de sa bouche à mon égard, et là c'était vraiment pénible.: "Je vous conseille d'encourager Lulu et de la soutenir". Quand je lui disais que l'attention variable de sa fille n'était pas propre à mon cours mais aussi commun à d'autres matières, elle retournait cela habilement en un : "Je vous conseille de ne pas vous couvrir et vous cacher derrière les collègues, les autres matières n'ont rien à voir"...
Par ailleurs, la dernière dissertation de Lulu, rendue hier matin, a culminé à 8,5. Interprétation de la mère : elle a été aidée par une amie ancienne prof à la retraite et agrégée; elle a fait la troisième partie presque pour vous faire plaisir...
Sinon, le spectre de la demande de classe prépa a été brandi. Ce sur quoi j'ai été franche : je ne changerai rien à mes commentaires sur les bulletins ni à ma notation. "Oh mais bien sûr, ce n'est pas ce que je veux !". Ben voyons. Si elle savait que selon moi Lulu n'a pas le profil d'une élève de prépa... "Elle a eu les félicitations tout le temps depuis la 6ème !" Grand bien lui fasse.
Traduction, donc, de tout ce discours pernicieux : vous êtes toute jeune, sans trop d'expérience, assez mauvaise, plutôt lâche. "Mais je ne suis pas venue pour vous agresser !"
Cette pseudo défense a débuté quand je lui ai dit de façon ferme et directe que j'aimerais qu'elle arrête de critiquer ma façon de travailler et de dire qu'elle ne vaut rien. Elle ne s'est pas démontée et a joué son offusquée, mais j'ai dû la surprendre juste à ce moment-là.
J'ai aussi eu droit au classique et désormais standard : "Vous avez des enfants ? Vous comprendrez quand vous en aurez." Ces phrases me donneraient presque envie de vomir.
En bref, je suis déçue de moi-même : je n'ai pas été percutante comme je peux l'être souvent. Nous mettrons cela sur le compte de la fatigue.
Mais quand même, ça m'enquiquine sacrément.
A bas le vilipendage !
Ajout du 01er février : j'ai oublié de vous dire que le portable de Goliath avait sonné trois fois, et que cela ne l'avait absolument pas gênée...