Sésame, ouvre-toi
Nolde, Mer d'automne
J'ai profité de ce dimanche aux boutiques ouvertes pour aller... au musée. Le Grand Palais étiat quasi désert. Comme je suis arrivée cinq minutes avant l'ouverture, et que j'ai la carte sésame, je suis entrée parmi les premiers dans les salles. C'est assez extraordinaire de se retrouver au milieu des tableaux, sans la foule.
L'expo Picasso est magnifique. Je m'y attendais, mais quand même. C'est intelligent, beau, vif... Picasso est un peintre galvaudé, ce qui est regrettable car on en oublie parfois le génie pur. Ses toiles de fin de vie (entre 1965 et 1973) sont splendides. Pour la plupart, il s'agit de prêts de musées étrangers ou de collections particulières. Je ne les connaissais donc pas (ni en reproductions, d'ailleurs).
La maîtrise de Picasso me laisse de plus en plus pantoise d'admiration. D'ailleurs, avec les années, j'ai appris à l'apprécier "correctement", je crois. Je suis loin d'avoir une grande connaissance des arts, mais je pense être juste assez amatrice pour m'émerveiller de ce que je vois.
Et l'hommage incessant de Picasso à ses maîtres, tout en les transcendant, est impressionnant, voire touchant.
J'ai découvert Zurbaran, admiré Velasquez, El Greco, et enfin vu la Nana de Manet dont j'avais fait l'analyse en cours ! J'ai une tendresse particulière pour cette toile, je l'admets. Normalement, elle est exposée à Hambourg.
Picasso, Les Ménines, 1969
En sortant de cette expo, je me suis dit que, comme il était tôt, je pouvais tenter ma chance pour l'expo Nolde. J'ai bien fait : il n'y avait quasiment personne.
Cette découverte a aussi été un éblouissement. C'est un monde de couleur, d'art à l'état brut parfois, de raffinement aussi. Il y a une grande richesse dans ces toiles de Nolde, et une profonde humanité aussi.
Ce soir, j'ai les yeux emplis de couleurs, de lumière, de Beau. Même si les canons ne convenaient pas à Picasso, c'en est ainsi : ses toiles sont belles, résolument. Et celles de Nolde, fascinantes.
Je compte refaire ces deux expositions si la possibilité m'en est donnée parce que je ne me lasserai jamais de tout cela...