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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
14 février 2008

Chagrin de lecture

pennac

Daniel PENNAC, Chagrin d'école,

Gallimard, 304 p., 19 €

J'ai fini le dernier Pennac, Chagrin d'école. Je m'attendais à retrouver l'exaltation que Comme un roman m'avait procuré. J'ai sans doute placé la barre trop haut. Ou alors je n'étais pas à ma lecture.
Il y a des aspects un peu trop doctes, un peu trop pédagogues (démagogues ? je me suis parfois posé la question) qui m'ont laissée sur ma faim.
J'essaye de trouver en écrivant ce post ce qui m'aurait marquée positivement, mais je dois avoir l'esprit encore embué/vide : je n'y parviens pas. Ah si, 22 l'avait mentionné : un bon professeur se couche tôt. Et il faudrait avoir une formation de non-connaissance quand on veut devenir prof, pour pouvoir aider les "cancres", ceux qui ne comprennent rien. Et introduire l'amour dans l'enseignement.
Mais l'optimisme sans frein de Pennac me gêne : à le lire, on croirait qu'avec la bonne pédagogie, on peut "sauver" tous les cancres, tous ceux qui sont sur une voie parallèle, tous ceux qui sont complètement perdus socialement, scolairement, sentimentalement. Il parle du désespoir que l'on ressent quand on n'y parvient pas, justement.

Et bien non, en effet, on ne peut pas tous les atteindre. On ne peut pas trouver la voie qui va vers eux, ni la corde qui les remontera à la surface. On passe à côté sans les voir, aussi, parfois. On est impuissant, souvent. Ce sentiment-là est affreux, oui.

Mais être prof, ce n'est pas être un super héros, Monsieur Pennac. Ni être une super assistante sociale/infirmière/psychologue/accessoirement pédagogue.

Quand je me dis que j'ai peut-être changé la vie de cinq d'entre eux sur six ans d'enseignement, je m'estime heureuse. Très heureuse.

"Un grand livre commence longtemps avant le livre. Un livre est grand par la grandeur du désespoir dont il procède, par toute cette nuit qui pèse sur lui et le retient longtemps de naître."  (Christian Bobin, Une Petite robe de fête)

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Commentaires
T
Je ne l'ai pas encore lu et pourtant j'adore Pennac mais je sens que je vais être déçue, pas seulement à cause de ton article mais à cause de pas mal de critiques entendues. Je n'aime pas trop le credo du livre, dans mon bahut ce sont plutôt les bons élèves qu'il faudrait plaindre si j'avais à choisir. Mais justement, je ne veux pas choisir.
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V
Tu me fais rire, Emy ! Et c'est bon. :-)
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E
virg, <br /> ouff que t'en parles, j'osais pas en fait...<br /> Je n'ai pas aimé le livre et ce pour plusieurs raisons: démagogie, fausse modestie, éloges de profs qu'on ne comprend pas et trop de théorie...<br /> Il n'y a qu'une phrase qui m'a marqué et sur le défi qu'offre le cancre au prof qui ne supporte pas de le voir gai car il le préfèrerait "mort-né"...ça ça m'a tué, ça fait longtemps que j'essayais de trouver ce qui me déplaisait chez certains de mes collègues qui préfèrent le silence douloureux à l'expression parfois déplacée...<br /> sinon pour le reste j'ai détesté.<br /> <br /> <br /> ps: à ne lire que si on n'aime pas trop pennac comme moi ...<br /> en fait il se la pèterait pas un peu pennac surtout avec ses métaphores toutes pourries comme celle des oiseaux à la fin...pff..?
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N
l'impuissance, le plus grand regret du prof...je rêvais du métier et c'est l'aspect le plus douloureux...avec seulement 1 an et demi d'expérience!
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2
J'ai aussi été gênée par cet enthousiasme sans bornes. Mais il évoque quand-même plusieurs échecs. Et admet qu'on ne peut pas toucher tout le monde. Et que celui que tu n'atteindras pas, c'est un collègue qui le fera. J'ai surtout gardé ce sentiment de "gniaque", d'envie. De "présence". Le livre évite de justesse de tourner à "comment être un bon prof en 10 leçons". Il est plus humble et j'aime ça.
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