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2005, 2,8 millions de personnes sont mortes à cause du sida et 4,1
millions ont été contaminées par le virus, contre 4,8 millions en 2003,
a annoncé, mardi 30 mai, l'agence de l'ONU chargée de la lutte contre
le virus. "Globalement, on pense que la proportion de personnes qui
ont contracté une infection par le VIH a atteint son point le plus
élevé à la fin des années 1990 et s'est stabilisée depuis", a observé l'organe de l'ONU, dans ce rapport présenté comme "le plus complet jamais rassemblé" sur le sida dans le monde, grâce à l'amélioration des données fournies par les pays membres.
A la fin de 2005, 38,6 millions de personnes dans le monde vivaient
avec le sida, un chiffre qui continue à augmenter du fait de
l'accroissement de la population, mais aussi parce que les thérapies
antirétrovirales, même si elles sont peu accessibles, permettent de
prolonger la durée de vie des malades. Depuis la découverte de
l'épidémie en 1981, le virus a touché 65 millions de personnes (l'équivalent de la population de la France, en gros...), dont 25
millions ont succombé.
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La
lutte contre le VIH a progressé grâce aux efforts de financement et
d'accès au traitement. Mais le travail de prévention reste largement
insuffisant dans de nombreux pays. Les moyens financiers pour lutter
contre la maladie ont atteint 8,3 milliards de dollars en 2005,
conformément aux objectifs fixés, mais les besoins annuels vont
dépasser les 22 milliards en 2008. Pour l'heure, seule une personne à
risque sur cinq a accès à des programmes de prévention tels que les
distributions de préservatifs et seul un humain sur huit a la
possibilité de faire un test de dépistage. Selon le rapport, développer
les efforts de prévention et de traitement permettrait d'éviter 29
millions de nouvelles infections d'ici à 2020.
DE PLUS EN PLUS DE SÉROPOSITIFS EN INDE
"Des progrès importants"
ont été faits depuis le sommet des Nations unies de 2001 qui a fixé
l'objectif de stopper l'épidémie en 2015, s'est félicitée l'Onusida.
Même en Afrique, qui rassemble les deux tiers des séropositifs de la
planète, le nombre de nouvelles infections se stabilise.
L'accès aux traitements antirétroviraux "s'est élargi de façon spectaculaire"
: 1,3 million de personnes bénéficient d'une telle thérapie dans les
pays pauvres, contre 240 000 en 2001. Ce chiffre reste toutefois
inférieur à l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
qui visait 3 millions de malades sous traitement en 2005.
Mais
ce diagnostic globalement encourageant cache d'importantes disparités
régionales. L'épidémie ne ralentit pas en Afrique du Sud, où 18,8 % des
adultes vivent avec le sida, contre 6,1 % en moyenne en Afrique
susbsaharienne et 1 % dans le monde. Le nombre de séropositifs est en
revanche en baisse au Kenya et au Zimbabwe et dans les villes du
Burkina Faso.
En Asie, des baisses sont constatées au Cambodge
et en Thaïlande, mais les chiffres augmentent en Chine, en Indonésie et
au Vietnam. Quant à l'Inde, elle est devenue en valeur absolue le
premier pays du monde pour le nombre de séropositifs, devant l'Afrique
du Sud. Dans les pays occidentaux, le nombre de décès est relativement
bas grâce au recours de plus en plus généralisé aux antirétroviraux.
Avec AFP